La fermeture de tous les amphithéâtres a suscité la colère des étudiants. L'indifférence des responsables pousse les étudiants à sortir dans la rue. Qui sème le vent récolte la tempête», lit-on sur la pancarte tenue par une étudiante devant la fac centrale, lors d'une marche avortée, hier, par la police. «Nous voulons marcher de la fac centrale vers le Palais du gouvernement. Mais comme d'habitude, la police nous encercle et nous empêche de nous exprimer librement», regrette un délégué. La tentative de marche des étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie s'est transformée en un sit-in sur les deux trottoirs de la rue Didouche Mourad, à Alger, durant l'après-midi. La confrontation avec les forces de l'ordre a causé, encore une fois, une dizaine de blessés parmi les étudiants. La marche improvisée était une réaction à l'attitude de l'administration de la fac centrale, qui a empêché la tenue d'une assemblée générale commune entre les étudiants en chirurgie dentaire et ceux de pharmacie. Environ 2000 étudiants se sont donné rendez-vous afin de se rencontrer dans l'enceinte de la fac centrale, un endroit approprié pour débattre des sujets relatifs à leur mouvement de protestation. La fermeture de tous les amphithéâtres a suscité leur colère. Comme première réaction, ils se sont rassemblés à l'intérieur de l'université. C'est l'indifférence des responsables à leur égard qui les a poussés à sortir dans la rue. Après cette action, le doyen a convié les délégués à un dialogue, à condition que les étudiants mettent fin à leur action de protestation. Mais les délégués, qui savent que leurs revendications dépassent les prérogatives du doyen, ont refusé la proposition. Ils ont maintenu la manifestation, exigeant la présence du recteur. Les étudiants fustigent l'attitude de l'administration qui refuse de les reconnaître en tant qu'organisation représentative. Convaincus de la légitimité de leurs revendications, les étudiants en chirurgie dentaire et en pharmacie ne veulent pas reculer malgré la répression qu'on leur réserve à chaque tentative de marche. Ils affirment leur volonté de sortir encore une fois dans la rue jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Ils sont en grève depuis deux mois ; ils exigent un statut digne, le titre de docteur pour les titulaires d'un diplôme en pharmacie et en chirurgie dentaire et une formation de qualité. Les étudiants en pharmacie luttent pour l'ouverture de la spécialité pharmacie industrielle. «Les autorités manifestent leur volonté de booster l'industrie pharmaceutique, alors que cette spécialité n'existe pas», s'étonne un étudiant de cette spécialité.