Des centaines d'étudiants ont tenté de marcher hier dans les rues d'Alger, de la Grande Poste vers le Palais du gouvernement, mais le dispositif impressionnant des policiers mobilisés pour l'événement les en a empêchés. Comme indiqué lors du dernier communiqué de la Coordination nationale autonome des étudiants, le point de départ de la marche était prévu devant la Grande Poste, mais des policiers mobilisés au niveau des gares routière et ferroviaire ont refoulé systématiquement tout étudiant venant d'une autre wilaya. Les membres de la Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE) ont choisi un autre point de chute, la faculté centrale où des centaines d'étudiants se sont regroupés devant le portail principal. Aussitôt, la police a fermé la rue Didouche Mourad à la circulation automobile, et un renfort a été envoyé sur place pour empêcher les étudiants de marcher. Des forcings ont été tentés pas les étudiants, en vain, car les forces antiémeute ont utilisé leurs matraques, faisant une dizaine de blessés parmi les étudiants, ce qui les a contraints à rester sur place. Les étudiants ont scandé des slogans dénonçant la politique de l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur dont ils réclament le départ immédiat. «Nous ne voulons pas d'un ministre qui a fait de l'échec une politique. Il a montré à plusieurs reprises, que ce soit par ses politiques ou par ses recteurs qu'il place à travers le pays, qu'il est le chef d'une bande d'affairistes qui n'ont rien à voir avec l'enseignement supérieur. Sans la satisfaction de cette revendication majeure, nous demeurerons actifs et nous ne lâcherons jamais», s'est exprimé un membre de la Coordination des étudiants. A la place Maurice Audin à Alger-Centre, les étudiants ont brandi des banderoles où on pouvait lire «pour la démocratisation de l'université», «revalorisez le diplôme universitaire» ou encore «dégage Harraoubia». S'agissant des slogans, les étudiants ont crié leur colère contre la politique gouvernementale sur les universités : «marche pacifique», «écoutez-nous, l'avenir est à nous» ou encore, après les coups de matraque qui ont fait des blessés, notamment le jeune étudiant gravement blessé à la gorge par le bouclier d'un policier qui a provoqué une hémorragie, les étudiants se sont mis à scander «pouvoir assassin». 9 blessés sont à déplorer, dont 3 étudiantes. La CNAE ne compte pas en rester là, une réunion d'évaluation est prévue dans les jours qui viennent afin de décider des suites à donner au mouvement.