«Halte au kidnapping !», «Libérez Mourad !», c'est avec ces cris de douleur et de colère à l'endroit des ravisseurs du jeune Mourad Bilek que s'est ébranlée hier la marche à laquelle a appelé la coordination des comités de villages de Beni Douala (sud de Tizi Ouzou). Ils étaient plus d'un millier de personnes à battre le pavé pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle de Mourad Bilek, 18 ans, enlevé le 11 mai, à quelques encablures de son village, Ath Aïssi, au lieudit Thala Bounane, par un groupe armé. Huit jours après, aucune nouvelle n'est parvenue à ses parents. L'inquiétude gagne les esprits. Les villageois ne fléchissent pas et sont déterminés à poursuivre la mobilisation. Les manifestants ont observé une halte devant la daïra et une déclaration a été lue et transmise au chef de daïra et au chef de la sûreté de daïra. Constatant «l'absence des services de sécurité», les citoyens ont réclamé plus d'implication de l'Etat. Intervenant lors du rassemblement, le président de l'APW de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabbas, entouré de ses collaborateurs et de quelques députés, le sénateur Mohand Ikherbane (RCD) et des élus locaux ont dénoncé le laxisme des autorités. Il a rappelé à cet effet que «la wilaya a enregistré 64 kidnappings sans que les enquêtes aboutissent. Nous avons alerté les autorités mais aucune suite n'a été donnée. L'APW de Tizi Ouzou a pris ses responsabilités face à l'insécurité en organisant une session pour débattre de la situation sécuritaire et des recommandations ont été transmises à qui de droit.» «Le pouvoir a pénalisé la Kabylie, et maintenant nous sommes face à un phénomène qui est en train d'aggraver la situation. Mais nous n'allons pas nous taire !» tonne-t-il. Aujourd'hui, c'est au tour de la population de Mechtras et Maatkas d'observer un rassemblement et une marche à 10h. Leur concitoyen, Hammou Hadj Ali, 71 ans, est entre les mains des kidnappeurs depuis six jours.