Les avocats de M. Strauss-Kahn ont à nouveau proposé le versement d'une caution d'un million de dollars, estimant que le patron du FMI a les «ressources financières suffisantes» pour s'en acquitter. M. Strauss-Kahn s'engage également à demeurer 24 heures sur 24 dans une résidence de Manhattan, qui n'a pas été précisée mais pourrait être celle de sa fille, sous ce que le document appelle une «surveillance électronique». M. Strauss-Kahn a déjà remis son passeport français à la justice américaine et s'engage à remettre aussi son document de voyage de l'ONU aux autorités afin de prouver qu'il ne quittera pas le territoire américain pendant la durée de la procédure judiciaire. Surtout, il dit «renoncer volontairement à toute procédure d'extradition de toute sorte», dans une déclaration au tribunal sous serment. M. Strauss-Kahn saura aujourd'hui si la chambre d'accusation, qui a entendu mercredi à huis clos le témoignage de la victime présumée, a décidé de l'inculper formellement. L'ex-candidat pressenti aux présidentielles de 2012 en France a démissionné hier de son poste de directeur du FMI, clamant son innocence des faits qui lui sont reprochés et assurant vouloir «consacrer toutes mes forces» à sa défense. Lagarde pressentie Les Européens, soucieux de conserver la direction du FMI après le départ de DSK, commencent à évoquer ouvertement une candidature de la Française Christine Lagarde, mais la liste des prétendants s'allonge et les pays émergents veulent aussi avoir leur mot à dire. Pour succéder au directeur général du FMI, «Mme Lagarde est l'un des candidats évidents», estime le ministre suédois des Finances, Anders Borg. «Ce serait une très très bonne candidate», pense aussi le secrétaire d'Etat français aux Transports, Thierry Mariani. Mais «ça va être difficile», car «il n'y a pas que la France, hélas, qui rêve d'avoir la direction du FMI», reconnaît-il. Jusqu'ici, la principale intéressée a refusé de dire si elle est tentée par le poste. «Toute candidature, quelle qu'elle soit, devra émaner des Européens, qui se rassemblent, tous ensemble», s'est-elle encore contentée de dire hier. Or le gouverneur de la Banque centrale néerlandaise, Nout Wellink, voit «un candidat fantastique» en un autre Français : le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, qui achèvera son mandat fin octobre prochain. Plus de directeur européen imposé En Allemagne, la presse a évoqué plusieurs noms, mais le gouvernement n'en a adoubé aucun. Il serait en fait favorable à Christine Lagarde, selon certains journaux. Crise de la dette en zone euro oblige, les Européens veulent conserver la direction du FMI, dont ils sont les premiers contributeurs financiers et qui leur fournit un appui précieux, actuellement, en Grèce, en Irlande ou au Portugal. La Commission européenne a encore réclamé hier un candidat européen «fort et compétent». Depuis 1946, le FMI a toujours été dirigé par un Européen, les Américains obtenant en échange la Banque mondiale. Un arrangement critiqué dans le reste du monde. «Le temps est fini où ce poste important était réservé à un citoyen européen», a prévenu le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega. «Les nouveaux marchés émergents et les pays en développement doivent être représentés à la direction du FMI», a aussi affirmé la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Jiang Yu.