Les riverains sont quotidiennement «agressés» par des scènes dramatiques de familles entières dans les rues s'adonnant à la mendicité. Les actions de protection de l'enfance de tous les dangers et de lutte contre leur exploitation se multiplient à Oran. Dans ce cadre, la direction de l'action sociale a traduit en justice 7 mendiants dont la plus pour exploitation d'enfants en bas âge à des fins de mendicité. Un délit puni par la loi. Elles utilisent les enfants pour avoir plus de chance de convaincre les gens de leurs besoins. Ces jeunes femmes mendiantes, habillées en loque, traînant des enfants aux mines crasseuses et aux habits écorchés parcourent les places publiques, les cafés et les restaurants pour demander l'aumône. Les enfants handicapés sont les plus sollicités. Ces pratiques, bien qu'interdites par la loi, prennent de l'ampleur et les mendiants professionnels s'organisent de plus en plus dans des réseaux. Les investigations ont dévoilé que certaines femmes «louent» carrément des enfants. Les riverains sont quotidiennement «agressés» par des scènes dramatiques de familles entières dans les rues s'adonnant à la mendicité, aux mamans avec enfants abandonnés sur les trottoirs. Des femmes très jeunes, avec des enfants, souvent avec des bébés de quelques mois, voire d'à peine une semaine, ainsi que des adolescents, envahissent chaque matin les artères de la ville d'Oran à l'instar des grandes villes d'autres wilayas. La majorité vient d'autres villes, voire de wilayas lointaines. Une activité bien organisée Adossés aux murs ou couchés à même le sol, ces quémandeurs mettent à terre tout le paquetage: bébés, couches, biberons, boîtes de lait, ordonnances, boîtes de médicaments... avant d'entamer leur litanie. Signe extérieur de pauvreté ou un phénomène social qui tend à devenir une activité bien organisée, la mendicité prend des proportions jamais égalées. Jadis limitée aux personnes âgées et aux invalides, cette «profession» s'est élargie aujourd'hui pour recueillir toutes sortes de catégories. Les jeunes ne se gênent plus, malgré leurs bonnes conditions physiques, à aborder les gens en plein rue ou à frapper carrément aux portes. Ainsi et dans le cadre d'une opération de recensement menée par la direction de l'action sociale en collaboration avec la SAMU social d'Oran, 70 mendiants ont été répertoriés et des fiches sur la situation sociale de ces personnes ont été élaborées. Des poursuites judicaires sont envisagées pour les récidivistes, surtout que ses sorties ont révélé que certains mendiants organisés en réseau font des dizaines de kilomètres quotidiennement pour arriver à Oran et mendier.