Les travailleurs de l'Entreprise des grands travaux du Sud (ERGTS), sise à Hassi Messaoud, entament, aujourd'hui, leur quatrième jour de grève générale avec l'entrée de l'ensemble des 370 salariés en arrêt de travail illimité. Amer Taïbi, secrétaire de la section syndicale de l'entreprise, nous apprend également la reprise aujourd'hui de la grève de la faim observée entre le 10 et le 15 décembre par quelque 25 syndicalistes. Une dizaine d'entre eux avait reçu des soins d'urgence au niveau de l'hôpital de Hassi Messaoud, suite à quoi une suspension de trois jours, à partir de mercredi dernier, a été décidée à leur encontre. Selon la même source, la chef de la daïra de Hassi Messaoud a promis d'intervenir auprès de la wilaya pour résoudre le problème en exigeant, en contrepartie, la suspension de la grève de la faim. Après moult envois infructueux à la tutelle, en l'occurrence le groupe Grepco de Annaba, mais aussi aux autorités locales, le communiqué adressé dernièrement à la présidence de la République, dont une copie a été adressée à notre rédaction, met l'accent sur deux revendications principales, à savoir le paiement des arriérés de salaire à compter de juillet 2005 ainsi qu'une commission d'enquête et de contrôle chargée de déterminer la responsabilité des précédents gestionnaires dans l'actuelle situation financière de l'entreprise. Unique réponse depuis le début du débrayage, le fax de la tutelle reçu samedi à 15h reprenant la déclaration de l'UGTA publiée le 7 décembre dans la presse nationale, marquant sa solidarité et sa compassion envers le président de la République et demandant le gel des revendications syndicales par une trêve sociale eu égard à l'état de santé du Président. Les grévistes, voyant dans le dernier passage du fax une menace de représailles s'ils persistaient dans leur démarche, se disent « tout à fait mobilisés pour sauvegarder le pain de leurs enfants et dénoncer officiellement et ouvertement au péril de leur vie la dilapidation et la mauvaise gestion des biens de l'Etat par des gestionnaires véreux ». Brahim Tourache, l'actuel directeur de l'ERGTS, se positionne, quant à lui, du côté de la réglementation. Selon lui, « le droit à la grève est garanti par la loi, ce qui est d'ailleurs tout à fait légitime quand on n'a plus droit à son salaire depuis six mois ». Le gestionnaire souligne, par ailleurs, que depuis sa prise de fonction en août dernier, un seul salaire a été perçu par les salariés après son intervention auprès du groupe Grepco vu la situation financière catastrophique de l'entreprise, « mai il n'est pas de mon ressort de demander une commission d'enquête », renchérit-il.