La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a saisi l'opportunité de sa rencontre, hier, avec les membres de l'instance de consultations sur les réformes politiques, pour appeler, à nouveau, à la tenue d'élections législatives anticipées avant fin 2011. Pour elle, la dissolution de l'actuelle Assemblée reste la priorité des priorités. Pourquoi ? Une telle initiative serait de nature, selon la responsable du PT, à permettre un «bon» démarrage des réformes politiques initiées par le chef de l'Etat et à donner une légitimité plus grande aux futures lois du pays. N'ayant jamais caché son aversion à l'égard de l'actuelle chambre basse du Parlement, Mme Hanoune a soutenu dans une déclaration donnée à la presse que le report de la révision de la Constitution à 2012, soit après les élections législatives, constituerait une «reconnaissance de la part du chef de l'Etat que l'actuelle APN n'a pas de légitimité et de crédibilité». Ainsi qu'il fallait s'y attendre, la secrétaire générale du PT ne s'est pas du tout gênée pour émettre des «réserves» concernant les projets de loi qui seront soumis, dans le cadre des réformes politiques, à une Assemblée issue d'élections «douteuses». En un mot, Louisa Hanoune dénonce le fait que l'on veuille mettre la charrue avant les bœufs. La responsable du PT a fait savoir que les consultations menées par Abdelkader Bensalah «ne sont pas suffisantes dans la mesure où les partis ne sont pas dépositaires de la souveraineté du peuple». Mme Hanoune n'a d'ailleurs pas donné l'impression de se faire trop d'illusions concernant les consultations auxquelles elle a été conviée. Fort de ce constat, son parti a estimé nécessaire l'ouverture et l'élargissement du débat au sein de la société. «Nous avons décidé de participer à ces consultations parce que nous voulons contribuer au règlement des problèmes qui sont actuellement posés en apportant des solutions algériennes. Mais nous estimons que tout est subordonné à la nécessité de redonner la parole au peuple», a indiqué Ramdhane Taâzibt, membre de la délégation du PT Louisa Hanoune a indiqué avoir présenté sept «contributions» figurant dans une lettre adressée par son parti au président de la République en 2006. Celles-ci portent, entre autres, sur la révision de la Constitution, l'amendement de la loi sur les partis, l'abrogation du code de la famille et de la peine de mort, et l'adoption d'un système parlementaire qui consacre une «véritable souveraineté populaire». A préciser qu'en plus du PT, l'instance de consultations sur les réformes politiques a reçu, hier, le commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), Noureddine Benbraham, et le secrétaire général de l'Organisation des enfants de moudjahidine, M'barek Khalfa. Ces deux organisations de la société civile sont considérées par l'opposition comme étant des «satellites du pouvoir».