Ettahiri Tahar, Habbouchi Amine, Moussaoui Med Amine, Bouta Zoubir, Boulâam Nassim font partie d'une brochette de jeunes Foukaciens qui continuent à lutter pour permettre à leur association de théâtre, créée le 24 octobre 1999, de survivre en dépit des aléas et des mépris. Leur parcours a débuté par des présentations de pièces de théâtre pour enfants et des animations au sein des crèches, avant de jouer des pièces de théâtre pour adultes. Youcef Taouint, le métronome de l'autre association du théâtre de Koléa, le MTK, leur a «refilé» une de ses créations intitulée La braise. Les jeunes comédiens interprètent cette pièce avec brio dans chacune de leur représentation. Ces «stars des planches», s'exprimant sans aucun complexe, sont des universitaires qui avaient quitté les bancs de leurs amphithéâtres pour intégrer des cycles de formation de l'enseignement professionnel, avec cet espoir de décrocher un emploi. En vain. Confiants, ils avaient opté pour des stages au théâtre de Mostaganem, au Conservatoire d'Alger et au TNA, afin de pouvoir s'imprégner des techniques dans les interprétations des rôles des pièces de théâtre. Ils ont sillonné 37 wilayas sans bruit pour se faire connaître auprès du grand public «d'en bas» et s'enquérir des cultures des différentes régions du pays. Au mois de décembre 2010, ces jeunes ont eu l'agréable surprise d'être invités pour l'Afrique du Sud, de la part du MJS pour s'y produire. «L'APC de Fouka nous accorde une subvention annuelle de 20 000 DA, nous avoue Moussaoui Med Amine ; franchement, dites-nous ce que nous pouvons faire avec cet argent, d'autant plus que nous ne vivons qu'avec les recettes de nos représentations», ajoute-t-il. Les jeunes comédiens de l'Association de théâtre de Fouka avaient présenté dernièrement leur pièce intitulée La braise, au niveau de la bibliothèque urbaine de Tipasa, construite à proximité du lycée. Malheureusement, le spectacle s'est déroulé dans une salle pratiquement vide. Néanmoins, Habbouchi Amine, le «cerveau» des prisonniers et ses complices, «le candide», «le doué», «le geôlier», avaient magistralement interprété leurs rôles respectifs au milieu d'une scène dépourvue de décors et du jeu de lumières. La touche de Youcef Taouint était apparente tout au long du spectacle. Chorégraphie, paroles et gestes des comédiens suscitaient de temps à autre des éclats de rire, avant que la très faible assistance ne replonge dans le silence. La morale, ce n'est pas ce qui manque dans leur spectacle, qui s'est terminé par des scènes tragiques. Les jeunes comédiens de l'Association de Fouka, conscients de leur talent et de leur génie, méritent une prise en charge et un accompagnement sérieux. Ils sont ambitieux. Ils veulent atteindre les horizons lointains à l'instar de leurs aînés, dans l'intérêt de la culture algérienne.