Vous croyiez que c'était fini ? Mais non, ce n'était qu'un répit. Après la burqa, la laïcité, voici l'immigration.L'UMP de Jean-François Copé est monomaniaque. Son obsession ? L'étranger, musulman notamment. Paris De notre correspondant Le secrétaire général du parti présidentiel a annoncé la semaine dernière la tenue en juin d'une convention de son parti sur l'immigration. La droite revient à ses fondamentaux, l'ouverture a vécu. Ne pouvant s'appuyer sur un bon bilan, Jean-François Copé a décidé de «droitiser» son discours et de coller aux thèses du Front national, qui paradoxalement délaisse ce terrain pour occuper celui du pouvoir d'achat et du déclassement social. Le ministre de l'Intérieur multiplie les déclarations chocs sur l'immigration avec des chiffres des plus approximatifs. Il a enterré le concept de l'immigration choisie, cher à son patron Nicolas Sarkozy. Selon Claude Guéant, la France n'a nul besoin de l'immigration, démentant toutes les prévisions économiques sérieuses. Comme à la veille de chaque élection, la droite ressort l'immigré de l'oubli pour servir de punching-ball. Cette fois-ci, Jean-François Copé, lui-même fils d'immigré roumain, innove en allant braconner sur les terres de Marine Le Pen. L'immigré devient un profiteur des aides sociales, un poids pour la société française. «On doit pouvoir parler d'immigration légale, illégale, d'immigration économique ou sociale sans qu'à chaque fois ça soit par des injures. ça n'a rien à voir avec la xénophobie, c'est un problème comptable. Il y a un certain nombre de mesures à caractère social dont peuvent bénéficier les immigrés que nous ne pouvons pas financer», explique le SG de l'UMP à propos du regroupement familial. Il est le premier politique, après le FN, à introduire l'immigration sociale. «Nous devons être responsables, comme d'autres pays en Europe, sans qu'à chaque fois on nous jette l'anathème en nous traitant de tous les noms, en nous disant que c'est le Front national. ça n'a rien à voir, ce sont des sujets objectifs sur lesquels il faut qu'on travaille», cherche-t-il à désamorcer la polémique qu'il a pris soin d'allumer. L'urgence d'une convention sur l'immigration est pour le moins électoraliste. La convention du 28 juin devait initialement évoquer le numérique. La conception comptable de l'immigration est le nouveau cheval de bataille de la droite dure, incarnée par Jean-François Copé. Cette campagne n'est pas le fruit d'un hasard, mais bien un plan élaboré par un conseiller de l'Elysée, venu de l'extrême droite. Juste avant l'annonce de cette convention, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a balisé le terrain : «l'intégration ne va pas si bien que ça : le quart des étrangers qui ne sont pas d'origine européenne sont au chômage. Les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés.» Toutes les études démontrent le contraire.