Le trésor enfoui du Melhûn, Anthologie de la poésie populaire algérienne, est le nouvel ouvrage de l'écrivain Mohamed Souheil Dib, édité aux Editions ANEP. «Il s'est développé en Algérie, ces dernières décennies, un intérêt tout particulier pour les recherches et la mise en valeur des littératures populaires. Ceci dans le double objectif de retrouver notre patrimoine culturel et d'en montrer le rôle essentiel qu'il tient dans la vie sociale, la mémoire historique et l'écriture esthétique», peut-on lire dans l'introduction du livre, un véritable régal. Dans ce Kanz (trésor) un nombre incalculable de poètes sont évoqués, selon leur dénomination et leur ordre d'apparition dans l'ouvrage. On peut citer : Sidi lakhdar Ben Khlûf, Hadj Ben Msayeb, Sidk Qaddûr Al-‘Alami, Aziz Al-Maghlawi, Sayyid Ben Harrât… une pléiade de créateurs de rimes, de cadence et de sens. L'auteur, bien modeste, précise: «il est évident qu'une anthologie ne saurait être le recensement systématique de toutes les productions intellectuelles d'un genre dans un pays donné. Notre travail a été fortement sélectif. Il découle de cela que le choix des auteurs et des textes présentés est susceptible de prêter à discussion». Effectivement, il s'agit d'une littérature orale; et les enquêtes font découvrir continuellement des poètes enfouis dans une mémoire collective, plus ou moins sollicitée, pendant que d'autres noms - nouveaux poètes - surgissent dans l'univers vibrant de vie du présent. Mohamed Souheil Dib offre avec cette anthologie un vrai travail d'orpailleur dans la recherche et l'élaboration de ce corpus de poésies qu'il fouille et exploite tel un gisement d'or. Cette œuvre d'une qualité intrinsèque est destinée à des lecteurs avertis et ou à des universitaires qui désirent approfondir leur connaissance du caractère historique, littéraire et sémiologique de la poésie du Malhûn. A lire absolument.