En dépit des nombreux programmes dont elle a bénéficié, la wilaya n'arrive plus à se débarrasser de ses bidonvilles. La tension née de la contestation des listes des attributaires de logements sociaux, comme d'ailleurs dans plusieurs villes du pays, a baissé de plusieurs crans à Annaba, ces derniers jours. Les protestataires qui avaient élu domicile devant les sièges de la daïra et de la wilaya, semblent avoir déserté les espaces de la revendication. Est-ce le calme qui précède la tempête ? Toujours est-il qu'en dépit de la consistance des programmes de logement tous types confondus, les appréhensions quant à l'iniquité dans la distribution ne sont pas totalement levées, d'autant plus que la demande va grandissant. Annaba n'est pas nantie quand on sait que son parc est vétuste dans une grande proportion. Sans compter les sites d'habitations précaires qui ont proliféré durant des années pour atteindre un pic pendant les années du terrorisme suite à un exode massif. La prolifération des baraques n'est certes pas un phénomène nouveau. Pendant la colonisation Annaba a vu pousser Bouhamra, Sidi Salem ou encore Béni M'Haffeur. A l'Indépendance la situation s'est aggravée avec les contraintes générées par l'exode rural et la croissance démographique, particulièrement suite à l'industrialisation tous azimuts de la région ainsi qu'à la faiblesse de production de logements. Les efforts consentis n'ont pas empêché l'éclosion de nouveaux sites, dont près d'une centaine a été recensée à travers la wilaya, et le tissu urbain est dans une situation de dégradation avancée. Depuis 1997, un programme consistant a été engagé dans le but de fixer les populations. La réalisation des différents programmes inscrits au titre du quinquennal, notamment celui concernant le logement rural pourrait venir en aide à la wilaya qui ambitionne de reconquérir les attributs d'une grande métropole.