La station de Tikjda, Tala Rana, Hammam Ksana et la forêt Errich ont bénéficié d'un programme d'extension. La première édition du festival national du tourisme de montagne s'est déroulée les 24 et 25 mai à Saharidj, commune située au pied du mont Lala Khedidja, à environ 60 km à l'est du chef-lieu de wilaya de Bouira. La tenue de cette manifestation est encourageante à plus d'un titre lorsque l'on sait que la wilaya dispose de plusieurs potentialités en la matière, tel que le Parc national de Djurdjura (PND), classé depuis 1992 par l'Unesco comme patrimoine mondial à protéger. Faisant jonction entre les wilayas de Tizi Ouzou (10 295 hectares), et de Bouira (8 255 hectares), ce parc, qui s'étend sur une superficie globale de 18 550 ha, peut développer et assurer, en toutes saisons, la promotion du tourisme de montagne, profitable non seulement pour ces départements, constituant les deux capitales du majestueux Djurdjura, mais aussi aux zones de leurs alentours respectifs. Pour exemple, la station climatique de Tikjda, à El Asnam, le site de Tala Rana, à Saharidj, ou celui de Mimouna, à Haizer, actuellement délaissés, pourraient s'avérer des destinations incontournables pour de milliers de touristes nationaux ou étrangers, d'autant que la relance de ce créneau ne demande pas beaucoup de moyens. Pour ce faire, il est attendu des autorités compétentes une sérieuse redynamisation du secteur du tourisme. Smaïl Mimoun, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, en inaugurant la première édition de ce festival, a reconnu qu'il suffit de la bonne volonté pour développer le tourisme de montagne. Celui-ci, dira-t-il, «ne nécessite pas un investissement lourd. C'est un créneau qui a seulement besoin de légers équipements pour assurer une protection à l'environnement. Ce type de tourisme contribue également à désenclaver les villages». Si cela parait réalisable aux yeux du premier responsable du secteur, pourquoi alors les choses n'évoluent-elles pas de ce côté à Bouira, pourquoi y a-t-il moins de visiteurs, se demanderait le commun des Bouiris. Il faut dire que les sites touristiques à Bouira ne sont pas tout à fait prêts pour prendre en charge les potentiels touristes et leur assurer un agréable séjour.D'aucuns estiment que l'organisation d'un festival en vue de développer le tourisme de montagne dans la région ne doit pas se contenter de la seule exposition sur l'artisanat, d'une journée d'étude sur le sujet, ou de se limiter à l'invitation du wali et du ministre, mais de solliciter aussi la contribution des idées de spécialistes. A l'ouverture des débats, un citoyen de la commune de Saharidj a interpellé les deux hauts responsables de l'Etat sur le délabrement dont souffrent ces municipalités dont on veut justement faire des destinations privilégiées pour le tourisme de montagne. L'on a appris par ailleurs que sur une trentaine de wilayas attendues au festival, seules Tizi Ouzou et Bordj Bou Arreridj ont honoré de leur présence cette festivité. «On s'attendait bien à un véritable festival du tourisme de montagne au niveau de la station climatique de Tikjda ou à Tala Rana, mais, en fin de compte, on n'a eu droit qu'à une exposition dans une petite salle, loin des sites touristiques. Il y avait certes un monde fou, c'est bien, mais à l'intérieur c'était étouffant», regrette un visiteur. La manifestation était prévue initialement à Tikjda, rappelle-t-on, mais cela n'a pas été le cas en raison du mouvement de protestation des travailleurs du CNSLT (Centre national des sports et de loisirs de Tikjda), qui se poursuit encore. Concernant l'avenir du tourisme à Bouira, le ministre a annoncé au cours de sa visite qu'un plan directeur sera lancé prochainement. En plus de la station de Tikjda, il y aura trois autres zones qui vont bénéficier de programmes en la matière, notamment la zone d'extension touristique (ZET) de Tala Rana, celle de Hammam Ksana et la forêt Errich. Pour ce qui est des infrastructures hôtelières, la wilaya dispose en tout de 6 hôtels d'une capacité d'accueil de 616 lits. Ce nombre s'accroitra pour atteindre les 800 lits une fois les 9 projets hôteliers auront été livrés. Au volet artisanat, Bouira compte quelque 2734 artisans dont 616 femmes.