Entamée à l'issue de l'année scolaire 2008/2009, la restauration du lycée Mohamed Kerouani (ex-Eugène Albertini) construit en 1873, s'enlise au grand dam des élèves et de l'Association des anciens élèves, initiatrice de l'opération. Deux ans après, les travaux de la première opération évaluée à 153 000 000 DA, patinent. Même si une partie des gros œuvres (carrelage et plâtre) du premier îlot sont presque achevés, la plus grande partie n'est même pas entamée. Les opérations relatives à la menuiserie et au revêtement des cours demeurent en stand-by.Pis encore, les deux autres cours, où déambulaient jadis le défunt Seddik Benyahia et les grands martyrs de la révolution Malika Kharchi, Meriem Bouattoura, Mohamed Kerouani, attendent la publication d'un utopique avis d'appels d'offres. Celui-ci sommeille dans les tiroirs de l'administration en charge d'un tel dossier. Dire qu'il est soutenu par la Présidence de la République ayant, faut-il le rappeler, donné son aval pour la restauration de 69 anciens lycées du pays. Une telle situation indispose aussi bien les anciens que les nouveaux élèves poursuivant leurs études dans de mauvaises conditions. Devant ce cafouillage ne disant pas son nom, la fin de la restauration du lycée Kerouani, ce temple du savoir qui a vu passer Kateb Yacine, Abdelhamid Benzine, Noureddine Abba et d'autres noms illustres ou inconnus de l'Algérie, n'est pas pour demain. Informées, les autorités locales de la wilaya qui viennent, nous dit-on, de décharger la DUC (Direction de l'urbanisme et de la construction) qui avait jusque-là assuré le suivi des travaux, ne mettent pas les bouchées doubles pour «booster » une opération qui traîne encore. Il est clair que si le dossier n'est pas pris en charge sérieusement par les responsables concernés, la scolarité des élèves sera une fois de plus compromise par la faute de bureaucrates. Faisant partie du lot des établissements à restaurer, le lycée Malika Gaïd, cet autre joyau architecturale situé en face de Kerouani, est non seulement pénalisé mais fait face au danger d'une partie de la toiture au bord de la rupture. Pis encore, les 100 millions alloués au lycée précité ne seront pas «consommés» de sitôt, car le cahier de charges doit être revu sachant que le diagnostic de l'établissement s'est avéré incomplet. Contacté pour avoir d'amples informations, Toufik Gasmi, le président de l'Association, qui déplore les retards enregistrés, dira en substance : «Mes camarades et moi sommes désolés lors de rencontres organisées à Sétif, de constater que notre lycée, celui qui nous a tant appris, soit encore délaissé. Certes, l'entreprise locale en charge des premiers travaux est à féliciter au plus haut point, pour le travail accompli malgré des situations financières non réglées. Nous gardons néanmoins l'espoir que les travaux de restauration seront vite repris et ainsi, nous aurons le bonheur d'être ensemble dans l'un des plus beau et ancien lycée d'Algérie.»