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«Un cinéma qui se pose des questions»
Abdenour Hochiche. Directeur des Rencontres Cinématographiques de Béjaïa
Publié dans El Watan le 04 - 06 - 2011

A une semaine de la manifestation, gros plan sur et avec son responsable.
- A la veille de la 9e édition, estimez-vous que les Rencontres cinématographiques de Béjaïa ont eu un impact sur le monde du cinéma ?
Après neuf années, forcément il y a quelque chose qui s'est passée et qui se passe encore. Mais il est vrai qu'il ne s'agit pas d'un impact grandiose… C'est lié à la situation globale de la culture du cinéma en Algérie. Ce n'est pas une petite association comme la nôtre qui va bouleverser les choses. Cela dit, l'impact existe. Je peux citer l'exemple des jeunes qui, à partir des rencontres, ont découvert le cinéma ou ont fait des films. Je peux évoquer les projets montés à partir des rencontres. Des acteurs algériens ont été ainsi distribués dans des productions marocaines. Il y a aussi Houria (2007), le film de Mohamed Yargui, produit par
Mounès Khammar. Leur rencontre s'est faite aux RCB. Ce sont quelques exemples notables, visibles, avec un impact médiatique. Après, il y a des choses plus «souterraines». Quand le public a commencé à demander «quand est-ce qu'auront lieu les rencontres ?», on a compris qu'il y avait un ancrage. Et cela, on le constate d'année en année. Certes, il n'y a pas des foules, mais l'ancrage y est. Il faut rappeler qu'après les rencontres, il ne se passe pas grand-chose à Béjaïa, comme ailleurs en Algérie, en particulier dans le 7e art ! C'est-à-dire qu'entre deux éditions, s'il n'y a pas de vie régulière du cinéma, on ne peut pas demander aux gens de garder l'enthousiasme d'une semaine. Maintenant, il faudrait – c'est un lieu commun –, qu'il y ait un tissu pour que cet impact se matérialise par une refonte ou une reprise du cinéma. Du point de vue des médias, il faut dire que nous sommes assez bien médiatisés. La manifestation attire la curiosité des journalistes, une curiosité saine que je qualifie d'intelligente. Il faudrait peut-être redéfinir les rencontres !
- Concrètement, que représentent-elles aujourd'hui ?
Un espace où l'on parle cinéma, où l'on essaie de mettre en place une plateforme de réflexion sur le cinéma en Algérie et sur le cinéma algérien. Tout cela demande du travail. Et, justement, la médiatisation se passe plutôt à ce niveau-là. C'est-à-dire que les journalistes sont là pour «apporter» et non pas seulement «rapporter» le déroulement des rencontres. J'ose espérer que certains se spécialiseront dans le cinéma, si ce n'est déjà fait. Certains nous suivent depuis cinq éditions déjà et d'autres reviennent ponctuellement.
- Combien de films seront projetés et quels sont les axes de la programmation ?
Pour cette édition, nous avons augmenté le volume, même si au niveau de l'infrastructure nous ne disposons que d'une seule salle. Trois critères déterminent le nombre de films : le nombre d'écrans ; l'aspect financier bien sûr et, enfin, la disponibilité de films en rapport avec la ligne éditoriale. Or, nous en sommes toujours à un seul écran, à savoir le Théâtre régional de Béjaïa. La cinémathèque est fermée depuis 4 ans pour rénovation. On espère qu'elle rouvrira pour la 10e édition ; comme ça, on fera un feu d'artifice ! Un seul écran réduit considérablement le nombre de projections. Quant à l'aspect financier, nous demeurons une petite association avec très peu de moyens. Parfois, au gré des années, le ministère de la Culture nous offre son soutien. Nous l'espérons pour 2011 ! Cette année, il y aura 4 projections par jour, ce qui donne une quarantaine de films, tous genres confondus (court, moyen, long métrages de fiction, essais, documentaires). On essaie de favoriser un cinéma curieux qui pose des questions et n'apporte pas forcément de réponses. Il ne s'agit pas d'un cinéma pédagogique ou didactique, c'est un cinéma en rapport avec tout ce qui nous entoure : le devenir de l'homme, l'histoire, la mémoire, les conflits sociaux, le statut de la femme, la relation hommes-femmes… Bref, des questions qui concernent chacun de nous. C'est aussi un cinéma curieux parce qu'il se pose des questions à lui-même. Il y a de nouvelles formes cinématographiques, un nouveau langage, des essais… Nous tentons de sortir des sentiers battus.
- Quelles sont les nouveautés de cette édition ?
Cette année, nous avons prévu une rétrospective du Libanais Ghassan Salhab, très connu et apprécié par la critique. Son cinéma se base sur une philosophie de recherche et de questionnement sur le Liban, une terre qui a connu beaucoup de bouleversements, donc une terre fertile. Durant la rétrospective, le public découvrira l'intégralité de ses films mais aussi pourra le rencontrer. Dans le même sillage, nous avons une soirée consacrée aux courts métrages maghrébins. Depuis la création des rencontres, nous avons vu arriver de jeunes réalisateurs, nous les avons vu évoluer, faire des films. Nous les avons accompagnés directement ou indirectement. Nous leur accordons une big soirée. Pourquoi en soirée ? Lorsque le court métrage passe en télévision – je parle des chaînes étrangères –, c'est toujours à des heures très tardives. En les programmant à 20h, pour nous, c'est une forme de valorisation. Pour la nouveauté, nous avons instauré une journée consacrée à un pays invité d'honneur. Nous alternerons, à l'avenir, entre un pays européen et le monde arabe. Cette année, elle est consacrée à la Syrie !
- La participation des cinéastes syriens reflétera-t-elle le printemps arabe ?
La fonction du cinéma, c'est aussi ça. Il pose les questions, comme il prédit des choses. Il y aura des films qui, certes, ne parleront pas de ce qui se passe actuellement. Cependant, ce sont des films que l'on regardera dorénavant autrement. Aujourd'hui, par exemple, on voit différemment certains courts métrages tunisiens. On découvre en filigrane le vent de révolte qui souffle sur le monde arabe depuis le début de cette année. Des films ont prédit un peu ces événements, comme Microphone de l'Egyptien Ahmed
Abdallah, lauréat du Tanit d'or aux Journées cinématographiques de Carthage (2010). Ce film a pressenti bien avant ce qui allait se passer en Egypte et dans le monde arabe. Dans notre programmation, il y a des jeunes et des moins jeunes qui font des films avec des aspirations au changement mais aussi une lecture sociopolitique et socioculturelle. Il est prévu également de rendre hommage au photographe et réalisateur Omar Amiralay, disparu cette année. Nous attendons d'ailleurs la confirmation de la participation du Syrien Oussama Mohamed, co-auteur, avec Amiralay, du documentaire Déluge au pays du Baas. Et bien sûr, Côté Court, l'atelier réécriture de scénarios de court métrage, organisé depuis quatre ans maintenant. Pour l'étoffer, nous avons réussi à obtenir des bourses pour les quatre lauréats grâce à la contribution d'un sponsor.
- Des réalisateurs ont-ils marqué les rencontres ?
Un moment fort que je voudrais évoquer est la participation, en 2004, du regretté Mohamed Bouamari, décédé en 2006. Son passage a marqué à ce jour les esprits, de par sa disponibilité au partage et aux échanges, notamment avec les jeunes cinéastes. Il y a eu aussi Pierre Clément et René Vauthier, ces cinéastes de l'engagement et des maquis algériens. Après, bien sûr, lorsqu'on reçoit Lyes Salem après son César en 2005 pour Cousines, ça fait énormément plaisir. Ou encore Yanis Koussim pour son premier film, et nous sommes très fiers de ce qu'il a fait depuis. Et aussi, parmi beaucoup d'autres, Lakhdar Tati, avec qui je fréquentais le même ciné-club de lycée à Béjaïa. Nous allions voir des films. Aujourd'hui, c'est lui qui vient projeter les siens, notamment Dans le silence, je sens rouler la terre, prévu en ouverture de cette édition. Bon, après, la liste est très longue, et nous espérons leur rendre tous hommage lors du 10e anniversaire des Rencontres cinématographiques de Béjaïa.


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