Les forces de l'ordre ont durement malmené dimanche une centaine de chômeurs qui se sont rassemblés à partir de 11 H devant les portes du ministère du Travail pour crier leur rage contre leur marginalisation. Les policiers ont passé à tabac plusieurs manifestants venus observer pacifiquement un sit-in à Alger. Un autre chômeur originaire de la wilaya d'Ain Defla a tenté, quant à lui, de s'immoler pour exprimer sa détresse. Une fois encore, la répression policière a frappé à Alger. Des chômeurs sont venus des quatre coins du pays pour manifester pacifiquement devant le ministère du Travail. Ils ont tenu à organiser un sit-in pour dénoncer leur précarité et le manque d'implication des pouvoirs publics dans la création de l'emploi. Mais à cette initiative pacifique, les forces de l'ordre ont opposé un traitement policier des plus sévères. Deux jeunes ont été blessés et plusieurs autres se sont évanouis par terre, confient à elwatan.com Tahar Belabbes, coordinateur au comité national de défense des droits des chômeurs. "Nous sommes venus pour dire Barakat El-Hogra et ils nous ont répondu par des bâtons sur la tête !", s'indigne notre interlocuteur. Selon plusieurs témoignages des jeunes chômeurs présents lors de ce rassemblement, les policiers ont continué pendant au moins une demi-heure à tenter de disperser les manifestants. Ces derniers ont résisté jusqu'à ce que des représentants de la presse nationale arrivent sur les lieux. A ce moment-là, les autorités donnent leur accord pour accueillir au ministère du Travail deux représentants des chômeurs afin qu'ils présentent leurs revendications. "Nous avons rencontré des cadres du ministère qui ont reconnu que nos exigences sont légitimes. Nous voulons du travail et de la dignité. Nous réclamons l'arrêt des licenciements abusifs et des mauvais traitements auxquels sont confrontés les chômeurs Algériens", déclare Tahar Belabbes. Face à ces revendications, les représentants du ministère du travail n'ont, toutefois, fait aucune promesse. Ils se sont juste contentés de les prendre en compte pour les étudier. A signaler enfin qu'un chômeur originaire d'Ain Defla a semé la panique dans ce rassemblement lorsqu'il a tenté de s'immoler devant les policiers. Ces derniers sont intervenus rapidement pour l'empêcher ce jeune de commettre l'irréparable après s'être aspergé d'essence. Embarqué de force dans une ambulance, le jeune chômeur infortuné, âgé d'une trentaine d'années, marié et père d'un enfant, n'a pas cessé de crier sa colère contre "la hogra"...