La propagation de l'épidémie semble se stabiliser, rassure l'OMS, mais l'origine et le mode de diffusion de la bactérie mortelle restent un mystère. La flambée des cas d'intoxication intervenue en Allemagne continue d'inquiéter. Selon l'OMS, 12 pays ont à ce jour signalé des personnes atteintes par la bactérie, toutes ayant un lien avec l'Allemagne. Potentiellement très dangereuse, la bactérie provoque des hémorragies du système digestif, et, dans les cas les plus graves, des troubles rénaux (syndrome hémolytique et urémique, SHU). Ce sont désormais 19 décès, 18 en Allemagne et 1 en Suède, que l'on peut imputer à la bactérie mortelle qui sévit actuellement en Europe, rappelle l'OMS. La propagation semble néanmoins «stabilisée», aux dires du professeur Reinhard Brunkhorst, professeur de la Société allemande de néphrologie et responsable hospitalo-universitaire de la région de Hanovre, l'intéressé observant, désormais, 2000 cas de contamination en Allemagne, principalement dans le Nord. La mauvaise nouvelle est qu'à ce jour, les spécialistes n'ont trouvé aucun traitement efficace pouvant guérir complètement et rapidement les patients. Pour l'instant, les malades les plus gravement atteints reçoivent un médicament à base d'anticorps, l'Eculizumab. Les analyses de laboratoires ne permettent pas de dire que des légumes sont à l'origine de l'infection par la bactérie tueuse, a indiqué, vendredi, un laboratoire de référence européen dont le siège se trouve à Rome auprès de l'Institut supérieur de la santé (ISS). «L'alarmisme envers la consommation des légumes est injustifié (...) car les analyses de laboratoire n'ont pas permis de soutenir l'hypothèse que des légumes contaminés étaient à l'origine de l'infection», affirme un communiqué du Laboratoire européen de référence pour l'Escherichia coli (Eceh). «Les analyses réalisées sur des échantillons de concombres suspects (...) ont, par ailleurs, clarifié définitivement qu'ils n'étaient pas contaminés par la bactérie tueuse», selon la même source. La bactérie tueuse a déjà fait 19 morts en Europe et provoqué des tensions commerciales dans et hors de l'UE, mais sa propagation semblait stabilisée vendredi, selon des médecins allemands. Le fait que cette bactérie «soit résistante à de nombreux antibiotiques ne constitue pas un facteur de risque», selon le laboratoire. «Pour cette infection particulière, la thérapie antibiotique n'est pas conseillée ; elle peut même être contreproductive en causant une augmentation du relâchement de la toxine», précise le communiqué. Une femme de 80 ans est décédée dans le Nord de l'Allemagne, portant à 18 le bilan des morts dans ce pays. Une 19e victime avait succombé en Suède. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a réaffirmé, vendredi, que la souche était déjà connue. Que la souche soit décelée à l'occasion d'une épidémie constitue en revanche «une première», a précisé une porte-parole de l'OMS, Fadela Chaïb.