Beaucoup reste à faire pour arrêter l'exode rural et fixer durablement la population, notamment en matière de logement et de travail. La petite commune de Djazia, située à 65 km à l'extrême est du chef-lieu de Wilaya, souffre encore de l'enclavement que lui impose sa situation géographique. Elle est en effet un peu éloignée des deux grands axes routiers de la région: la RN10 et la RN88, et c'est ce qui fait son isolement. Sur ce point, le P/APC nous fait part d'une proposition consistant en la création d'une RN qui prendrait naissance à la wilaya de Khenchela et relierait la région à Souk Ahras, du côté de Tarregallet. La commune compte 5 000 habitants répartis sur 11 mechtas, alors que le centre de Djazia en abrite environ 1 800. Il y a quelques années, la localité n'avait aucun statut, mais avec le dernier découpage administratif, elle a connu un regain de développement. N'oublions pas que c'est une commune qui a subi les affres du terrorisme, lequel a fait beaucoup de victimes parmi la population, laissant orphelins et veuves éplorés. Le calme revenant dans la région, des projets destinés à améliorer la vie de la population y ont vu le jour. Ainsi, des logements sociaux ont été attribués aux déshérités et des unités rurales ont été érigées pour dissuader les fellahs de fuir leur terre et de s'établir à Meskiana et Aïn Beïda. (Ces dernières ont vu un exode rural sans précédent). Signalons à ce propos que l'APC s'apprête à allouer une quarantaine de logements. Il a fallu donc mettre les bouchées doubles pour atteler cette commune à vocation agropastorale au train du développement. Pourquoi ne pas lui donner alors un cachet spécifique au regard de ce qu'elle recèle comme potentialités, à savoir terres arables, forêts denses et nature vierge de toute pollution ? Les gens de la région d'Oum El Bouaghi connaissent bien les riches opportunités de cette partie de la wilaya. A titre illustratif, la plaine d'El Ouasta, limitrophe de la commune de Oued Nini, produit toutes sortes de fruits et légumes. La prospérité naturelle de la plaine est aussi favorable à l'élevage, tant ovin que bovin, que pratiquent 300 fellahs, en sus d'une trentaine d'aviculteurs, devenus de grands fournisseurs de viande blanche. Cependant, le manque d'infrastructures routières freine tout investissement. Par contre, le secteur de l'éducation semble logé à meilleure enseigne; il n'y a pas un grand déficit en infrastructures scolaires, même si les lycéens continuent de fréquenter les établissements de Dhalaâ et de Meskiana. Le maire nous a confié que le projet pour la réalisation d'un lycée sera bientôt inscrit. Il reste que les jeunes de la région souffrent de l'absence de lieux et de moyens de distraction. Ne trouvant rien d'autre à faire pour se distraire, ils fréquentent les cafés du village ou se déplacent vers les villes voisines pour «tuer» le temps. Ils disposent, certes, d'un terrain communal, mais comme il n'y a ni encadreur, ni entraîneur, ils ne peuvent constituer une équipe de football ou autre discipline sportive. Ceux ayant fait des études, ont été pris en charge dans le cadre du dispositif d'insertion des jeunes diplômés. L'on nous apprend que ce sont vingt jeunes diplômés qui ont été recrutés dans ce cadre en attendant leur titularisation. Le souhait du jeune maire Belkhiri est que l'Etat réalise des investissements dans la région, notamment ceux créateurs d'emplois et de richesses. A noter également que de nombreuses femmes au foyer, s'adonnant au tissage de tapis, «hanbels», kachabias et à la poterie, souhaiteraient que les directions du tourisme et de l'artisanat les soutiennent matériellement pour développer leurs activités.