- Après le lancement de Nabni, quel premier bilan peut-on faire ? Très positif. Nous avons permis l'expression citoyenne de plusieurs dizaines de milliers d'Algériens de l'intérieur et de l'extérieur du pays. Comme promis, nous tenons le pari de proposer chaque semaine une dizaine de mesures dans des domaines aussi variés que la santé, l'éducation, le foncier, les finances, les rapports avec l'administration… Ces propositions sont précédées et suivies d'un débat intense et nous sommes confiants d'arriver le 5 juillet avec une centaine de mesures pertinentes et documentées. - A-t-il reçu l'engouement escompté ? Franchement, nous sommes ravis des premières retombées de Nabni ; ce qui nous pousse à redoubler d'efforts pour la suite et nous donne une responsabilité supplémentaire pour répondre aux attentes. - Si la majorité croit au changement par les idées, certains Algériens ont du mal à se défaire d'un certain scepticisme. Comment les convaincre que le changement est possible ? Par l'action d'abord. Nous avons clairement affirmé lors du lancement de Nabni que les deux principaux obstacles sont le scepticisme face aux idées de changement et la tradition de «cataloguer» les initiatives. Le doute, installé depuis des décennies, ne peut être levé que par une action sincère, cohérente, transparente et inscrite dans la durée. C'est ce à quoi nous nous attelons. Il faut également mettre en valeur les Algériennes et Algériens qui continuent à entreprendre pour une Algérie meilleure. Ce sont eux la preuve, chaque jour, que le meilleur est possible. Enfin, nous souhaitons également promouvoir l'idée que le changement est incrémentiel et non systémique. Il faut toujours commencer par des petites initiatives (les 100 mesures à court terme de Nabni 2012) pour entreprendre dans de meilleures conditions des réformes plus lourdes (l'esprit Nabni 2020). C'est la pédagogie que nous voulons humblement promouvoir. Avec nos modestes moyens. - Quelles sont les propositions qui ont retenu votre attention ? Les internautes continuent à réagir notamment sur les mesures à fort impact social et économique. Ainsi, la mesure n°1 «projet 20 sur 20 sur la simplification administrative», la mesure 2 «idara.dz pour lutter contre les abus administratifs» ont retenu l'attention la première semaine. Lors de la deuxième semaine, la mesure n°11 «le fonds Algérie 2050» et la n°13 «le fonds Ibn Khaldoun pour la mobilité estudiantine en Algérie», une sorte d'Erasmus algérien et la mesure n°15 de réduction du service militaire ont alimenté le débat. La mesure n°25 de développement des bureaux de change a suscité un débat passionné la troisième semaine. De même pour la mesure n°21 de développement de la banque par téléphonie mobile. Enfin, nous venons de lancer les mesures sur la santé et l'éducation sur lesquelles le débat ne fait que commencer. Globalement, il est important de souligner que l'ensemble de nos propositions sont soutenues par une fiche technique détaillée. - Si Nabni a été perçu comme une formidable banque à idées, certains vous ont reproché le fait d'alimenter certains partis politiques et des courants du pouvoir en propositions. N'y a-t-il pas un risque de récupération ? Les idées proposées dans le cadre de Nabni sont un «bien wakf» au service de l'Algérie. Leur récupération par les associations, les partis politiques et les pouvoirs publics serait plutôt un signe de succès qui nous honorerait. Et eux également. ça serait également un signal fort pour l'éclosion d'autres initiatives citoyennes dont nous avons tant besoin pour relever les énormes défis qui nous attendent. - Serez-vous au rendez-vous du 5 juillet avec les 100 propositions à soumettre aux autorités ? Certainement. Nous œuvrons de toutes nos forces pour y arriver et jusqu'à présent nous avons tenu notre engagement affiché dans le calendrier. La volonté qui anime les contributeurs et les animateurs de Nabni est grande. Elle est renforcée chaque semaine par les contributions, avis et encouragements de nos concitoyens, ainsi que par les nouveaux membres qui participent activement aux différents travaux et réflexions que nous partageons ensemble toutes les semaines. Nous arriverons certainement à produire une centaine de mesures et à les proposer aux associations, aux partis politiques et aux pouvoirs publics. Il appartient toutefois à tout le monde de nous aider à identifier les meilleures propositions, à les débattre et à les formaliser. C'est un travail colossal pour lequel nous sollicitons l'aide de tous les Algériens, des simples citoyens aux experts spécialisés. Ensemble, nous arriverons à une centaine de mesures d'excellence et nous pourrons ainsi entamer Nabni 2020 dans de meilleures conditions.