Un groupe de mouvements féministes et d'ONG se sont réunis le 4 juin pour rappeler le combat pour l'égalité des droits entre les hommes et les femmes. Pour que les Egyptiennes soient reconnues comme citoyennes à part entière, après plusieurs mois de combat pour la liberté et la chute d'un régime autocratique, de nombreuses femmes rappellent que cette lutte englobait également la lutte pour leurs propres droits et la chute d'une société patriarcale.L'excision et les tests de virginité sont répandus, toutes classes sociales confondues, car la tradition est la même, que vous soyez ouvrier ou responsable d'une banque. Présentes quotidiennement sur la place Tahrir (libération), des femmes se sont battues pendant 18 jours pour vaincre un régime dont elles ne voulaient plus, comme tous les Egyptiens mobilisés en Egypte. Aujourd'hui, de nombreuses femmes réclament les fruits de la victoire. Dès le mois de mars, de nombreuses organisations dénonçaient l'absence des femmes dans le comité qui amende la Constitution, une Constitution faite par des hommes pour des hommes. L'article 75 de la Constitution stipule que le candidat à la présidentielle ne doit pas être marié à une femme étrangère. L'article sous-entend donc que seuls des hommes peuvent être candidats à l'élection présidentielle. La suppression des quotas de 56 femmes au Parlement conforte une tendance, celle d'un conservatisme politique et social sur la place des femmes en Egypte. L'affaire des tests de virginité faits à 17 femmes, lors des manifestations, a mobilisé de nombreux mouvements indignés devant le comportement et les réactions des militaires. L'un d'entre eux justifia ces contrôles en rappelant à un journaliste de CNN que «ces femmes avaient dormi avec des hommes sur la place Tahrir». L'existence de telles organisations et la médiatisation de leur message montrent également qu'un mouvement est peut-être en marche. Le quotidien égyptien Masry el Yioum accorde une place significative à des affaires de harcèlement sexuel. Tous les mercredis, le quotidien propose de publier les histoires de harcèlements ou des informations complémentaires sur le sujet. Tous les internautes et les lecteurs du journal sont appelés à contribution. Les titres parlent d'eux-mêmes : «Le harcèlement sexuel : faire tomber l'évidence ?» Ou «Le harcèlement sexuel commence à la maison». Comme dans le domaine politique, il reste encore du chemin pour la reconnaissance pleine et entière des droits des Egyptiennes.