L'Algérie peut devenir un passage préférentiel » pour les échanges commerciaux entre le Nord et le Sud, selon Paolo Motta, consultant pour le compte du ministère italien des Affaires étrangères et celui des infrastructures. Ce dernier est en visite en Algérie dans le cadre de la préparation d'une conférence qui se tiendra à Palerme en Italie du 9 au 11 février 2006 sur les interconnexions matérielles et immatérielles dans la région euroméditerranéenne. Les organisateurs de cette rencontre souhaitent vivement la participation de l'Algérie. M. Motta, qui s'est renseigné sur les différents projets pour la réalisation d'infrastructures en Algérie, estime que ce pays peut devenir à l'avenir « un passage » important comme l'est actuellement l'Italie en Europe. « Des infrastructures routières et ferroviaires vont relier les frontières avec la Tunisie, le Maroc et le littoral avec les frontières du Sud », a-t-il souligné. Partant de là, l'Algérie va devenir une sorte d'Etat pivot dans la région, a-t-il affirmé. C'est donc en s'équipant de telles infrastructures stratégiques que l'Algérie pourra supplanter les pays de l'Europe de l'Est vers lesquels est tourné actuellement l'intérêt des pays développés. Le consultant italien qui a quitté l'Algérie, hier, a rencontré les représentants de la compagnie de transport maritime, CNAN, de la société nationale de transport ferroviaire, SNTF, des ports et du ministère des Transports. Il a indiqué que l'objet de sa visite est de comparer les programmes de réalisation d'infrastructures dans les deux pays et de « voir s'ils sont compatibles et pour définir éventuellement un cadre de référence unitaire à tous les opérateurs qui seraient intéressés ». D'après lui, il n'y a pas suffisamment de connexions entre l'Algérie et l'Italie. Il y a seulement des lignes maritimes, a-t-il regretté. Il est important, a-t-il considéré, de développer des connexions entre le pôle industriel du sud de l'Italie et l'est de l'Algérie où se trouvent les ports de Annaba, de Skikda, et de Djendjen à Jijel. Il serait intéressant de reprendre le projet d'une liaison maritime pour le transport de passagers et de marchandises entre Naples et Alger, selon lui. Il a relevé que des opportunités pour la signature d'accord de joint ventures avec des entreprises de l'Est algérien, spécialisées dans l'agroalimentaire avec des sociétés italiennes du même secteur, sont nombreuses. Il préconise aussi des dessertes par voie aérienne entre d'autres villes en Italie que Rome. Il rappelle, à ce propos, qu'un projet était à l'étude il y a quatre ans pour une liaison entre Alger et Annaba pour rallier Palerme et Milan. Il considère aussi essentiel d'ouvrir une ligne aérienne entre la Sicile où on enregistre une forte communauté maghrébine et Alger. Il plaide de ce fait pour le développement des compagnies aériennes dites Low-Cost, qui permettra de voyager pas cher. « J'ai payé le même prix entre Rome et Alger que celui pour aller vers New York », a-t-il relevé encore. Le renforcement des infrastructures est à la base du développement d'un tissu de petites et moyennes entreprises, a soutenu M. Motta.