Ahmed Ouyahia a indiqué mercredi soir à la télévision nationale que la société algérienne a besoin d'un «leader», insistant sur le fait qu'il préfère la limitation des mandats présidentiels dans la nouvelle Constitution. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Boutelikfa, appréciera ! Il a précisé que l'ouverture des mandats présidentiels en 2009, après l'amendement partiel de la Constitution à la fin 2008, répondait à une conjoncture particulière qui exigeait un troisième mandat pour le président de la République. Le Premier ministre et secrétaire général du RND a également égratigné l'actuel Parlement – dont l'un de ses militants, Abdelkader Bensalah, qui est le président de la Chambre haute. «La Constitution sera révisée par un Parlement plus crédible, avant sa soumission à un référendum», a déclaré, selon l'APS, le Premier ministre lors de son passage dans l'émission «Hiwar Essaâ». Ahmed Ouyahia a affirmé que les réformes politiques initiées par le président de la République font partie intégrante du processus de redressement et non pas le résultat d'une crise. M. Ouyahia a indiqué que le RND avait participé à la consultation de l'Instance de consultations sur les réformes politiques, convaincu que ces réformes «constituent la troisième étape du processus de redressement en Algérie et non pas le résultat d'une crise ou de conjonctures internationales». Exit donc l'effet printemps arabe d'un revers de main ! M. Ouyahia a également précisé que les réformes qui seront apportées aux textes «ne suffisent pas à elles seules» pour changer les mentalités et les attitudes permettant de faire face aux fléaux sociaux, ajoutant : «Le plus important est de rétablir la confiance en soi et en le pays.» Il a considéré que les textes juridiques constituent «le garant de la démocratie», souhaitant que «le pays puisse protéger sa politique de la dictature des fonds». Pour ce qui est de l'Alliance présidentielle, M. Ouyahia a fait savoir que c'était le «résultat d'une conjoncture particulière», prévoyant la formation de groupements partisans dans le futur. Par ailleurs, il a nié l'existence d'une scission au sein du parti. «Le RND compte plus de 130 000 militants et il tout à fait normal qu'il y ait une certaine agitation, notamment à l'approche des rendez-vous électoraux», a expliqué le Premier ministre, ajoutant que sa formation politique n'a connu de scission qu'une seule fois, lors de la présidentielle de 1999. Il a indiqué que le parti souhaiterait attirer des bases militantes de différentes catégories, rappelant que la représentation des femmes au sein des structures de base était de 27%.