L'Association écologique de Boumerdès a organisé un séminaire de 2 jours (hier et avant-hier) sur la gestion des déchets dangereux. La manifestation a regroupé, essentiellement, quelques cadres des institutions, organismes et entreprises ayant une responsabilité directe dans cette catégorie de pollution ou, tout au moins, un rôle à jouer dans la préservation de l'environnement. Si en termes de législation et de réglementation, le problème que le séminaire pose à juste titre comme « une urgence » semble cerné, il n'en demeure pas moins que sur le terrain, beaucoup - sinon tout - reste à faire. Car si désormais, pour toute entreprise à risque, une étude d'impact sur l'environnement est exigée et que le principe du « pollueur-payeur » semble définitivement adopté, concrètement très peu d'actions sont menées pour préserver la nature et veiller à la protection de la santé du citoyen. Théoriquement, la gestion des déchets dangereux « est l'affaire de tous », mais le gros de la mission échoit aux pollueurs eux-mêmes et aux organismes et institutions investis de la mission d'observation et de suivi. Mais « les 40 années de retard dans ce chapitre ne pourront pas être rattrapées facilement ». Pour le seul contrôle des résidus de pesticides, à la direction du commerce, on éprouve des difficultés : « L'opération nécessite des moyens lourds : l'argent, les compétences et le matériel. » Les résidus pesticides, à eux seuls, constituent une source d'inquiétude majeure vu qu'ils peuvent contaminer directement le consommateur à travers les produits importés ou passer dans le tissu végétal, voire dans la nappe lorsque le produit est utilisé en agriculture. En plus des déchets chimiques dangereux en agriculture, les intervenants lors de ce séminaire ont traité de la situation et du diagnostic en matière d'amiante ainsi que de sa prise en charge, de la problématique de la gestion des déchets en entreprise, de la pollution par les déchets ménagers, des boues résiduaires et des déchets industriels spéciaux, entre autres thèmes. Le peu d'engouement affiché pour ce genre d'activités « destinées à des initiés » afin d'en faire des vecteurs de sensibilisation appelle à repenser la stratégie et l'action de lutte pour la préservation du cadre de vie. « A-t-on jamais vu une association se mettre à sensibiliser, sans discontinuer, le citoyen au niveau des quartiers et villages ? Combien de volontariats organise-t-on par année ? » a commenté un citoyen rencontré sur les lieux.