Les marins pêcheurs ont énergiquement dénoncé ce fléau qui gangrène et qui menace sérieusement leur source de vie. La pêche à la dynamite prend de plus en plus d'ampleur au point de devenir une pratique banalisée. C'est du moins ce qui ressort d'une journée de sensibilisation organisée la semaine écoulée au niveau de la maison de jeunes et animée par M.Bellot Hocine président du comité national des marins pêcheurs en présence du commandant du groupement territorial des garde- côtes. D'emblée, M.Bellout Hocine a attiré l'attention de l'assistance sur les conséquences préjudiciables découlant de la pêche interdite par la réglementation à savoir la pêche dans les zones de fraie pendant la période du repos biologique, l'utilisation des filets pélagiques à cordes, les filets dérivants et notamment l'utilisation de la dynamite devenue une pratique courante. «Un bâton de dynamite tue toute vie sur un rayon de 5km pendant 50 ans», révèle l'orateur. Tout au long de son intervention, le président a tenté d'expliquer à son auditoire que les pêcheurs qui utilisent cette pratique, ceux qui la cautionnent, sont en train de détruire leur source de vie, porter atteinte à l'économie du pays et mettre en péril la richesse de la faune et de la foire de notre côte. Il justifie ses déclarations en évoquant la forte baisse de la production halieutique que connaît le secteur ces dernières années. «La production annuelle, à en croire les statistiques émanant du ministère de la tutelle, est estimée à 170 000 tonnes /ans, alors que les pays riverains, le Maroc et la Tunisie, produisent respectivement 1,5 millions et 650 000 tonnes /ans», indique M.Bellout. Atteinte au milieu marin Pour sa part, le commandant du GTGC a mis en garde les marins pêcheurs sur les peines qu'ils encourent en pratiquant la pêche illicite sous toutes ses formes. À l'unanimité, les marins pêcheurs, qui ont pris part à cette rencontre, organisée à l'initiative du comité national des marins pêcheurs bureau de Tlemcen, ont énergiquement dénoncé ce fléau qui gangrène et qui menace sérieusement leur source de vie. Cette prise de conscience, qui est en train de prendre forme dans le milieu marin, est-elle un point de départ d'une lutte pour éradiquer ce phénomène dévastateur ? Voilà une question qui reste en suspens tant les marins pêcheurs que nous avons approchés ont manifesté un certain scepticisme quant à la mise en place d'une véritable action de lutte contre ce fléau. Le manque de confiance qui s'est peu à peu installé entre les marins pêcheurs et les différents intervenants dans le secteur, la peur de se retrouver au chômage expliquent clairement l'incapacité ou le manque de volonté à dénoncer les massacreurs. Les débats ont porté aussi sur les conditions socioprofessionnelles des gens de mer. Toutefois, M.Bellout a regretté l'absence des responsables de la pêche, des autorités locales qui auraient pu alimenter ces débats et réfléchir sur les mesures à prendre pour lutter efficacement contre ce fléau.