Les marins-p�cheurs ont d�cid� de laisser, pour un moment, leurs barques et chalutiers pour s�engager dans une longue et rude bataille contre la pollution qui touche de plein fouet la mer M�diterran�e. Ils viennent d�adresser, pour la �ni�me fois disent-ils, une longue missive au minist�re de la P�che et des Ressources halieutiques pour intervenir dans les meilleurs d�lais. Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - Les professionnels de la p�che, organis�s autour du comit� national des marins-p�cheurs, soul�vent le probl�me de la pollution des c�tes alg�riennes, due aux rejets occasionn�s par les populations c�ti�res mais surtout par l�activit� industrielle. Le courrier en question cite les 200 unit�s industrielles qui d�versent d�importantes quantit�s de d�chets toxiques dans l�oued El-Harrach. Outre les mauvaises odeurs qui s�y d�gagent et le visage hideux qu�il offre � la capitale, ce long cours d�eau participe d�une mani�re directe au massacre des planctons, les fruits de mer, les algues et les autres esp�ces sous-marines �voluant dans le Bassin m�diterran�en. Les p�cheurs s�appuient sur l�exemple d�une maladie qui a caus�, en 1956, la mort de 2 200 personnes et des complications chez 12 000 habitants au Japon, en raison d�une pollution qui a touch� l�espace marin et plusieurs cours d�eau dans ce pays. Les rejets occasionn�s par les afflux touristiques saisonniers et les d�chets naturels (troncs de bois, feuilles mortes, etc.) polluent aussi une c�te longue de 1 200 kilom�tres. Le comit� des marins-p�cheurs met en cause aussi les responsables de certains navires qui abandonnent d�importantes quantit�s de huiles toxiques et de goudron en pleine mer. Ces particules s��chouent souvent, sous forme de boulettes, sur les plages, sous le regard impuissant des responsables des collectivit�s locales. Pourtant, le Bassin m�diterran�en b�n�ficie de statut de zone sp�ciale dans le cadre des conventions internationales pour la protection des esp�ces marines, rappellent les r�dacteurs du courrier qui se sont attard�s sur les d�g�ts provoqu�s annuellement par les 120 000 bateaux qui transitent par cette zone presque ferm�e et aux courants marins faibles. Par ailleurs, le pr�sident du comit� national des marins-p�cheurs, Hocine Bellout, alerte contre les pratiques sauvages et ill�gales de nombreux p�cheurs qui ont recours � la dynamite en mer. �Des p�cheurs se procurent de la dynamite qui provient de la contrebande et des carri�res pour massacrer les esp�ces marines sur plus de 40 km � la ronde. D�autres ne respectent m�me pas le cycle biologique de la reproduction d�environ 1 000 esp�ces sous-marines qui �voluent dans un espace de 12 millions d�hectares de superficie. Les filets utilis�s, l�extraction du sable de mer, la clochardisation de la vente du poisson sont aussi des d�g�ts qui touchent notre mer au su et au vu des pouvoirs publics qui ne r�agissent pas efficacement�, d�nonce notre interlocuteur, qui ne manque pas d��voquer le massacre commis sur le corail d�El-Kala.