En dépit des moyens colossaux dont ils disposent, les services concernés de la commune ne s'occupent que de l'artère principale. La ville de Sétif est confrontée depuis un certain temps au phénomène de l'insalubrité qui prend des proportions alarmantes. Il suffit de sortir de la rue de Constantine, principale artère de la ville, pour constater les dégâts. Les membres de l'exécutif communal, qui se sont pourtant « payés » de nouvelles voitures, ne font apparemment rien pour améliorer les choses. «Le slogan ‘Sétif ville propre' est consommé; l'absence des services concernés de la commune, qui ne s'occupent que de la rue de Constantine, donne un coup de massue à la chimérique propreté de la ville; dire que la municipalité est pourvue de gros moyens», diront des anciens outrés par la saleté dans quelle se trouvent Langar, Ledjnen, Lebled, Tandja, Chimino, Filage-Nigrou, Birgai, Bilar, Boumarchi et autres espaces d'une ville «balafrée». De nombreux habitants de la séculaire cité, précisent, non sans colère: «En plus des immondices, les routes sont éventrées, l'éclairage public dans certaines zones du centre-ville est déficient; les gestionnaires de la ville qui se complaisent dans la langue de bois, et le satisfecit doivent se rendre à l'évidence que l'insalubrité a atteint dans de nombreux endroits, son paroxysme; et comme un malheur n'arrive jamais seul, le bidonville de Ouled H'chich pour ne citer que celui-là, prend devant le mutisme des responsables, les allures d'une favela.» Et d'ajouter: «C'est bien de transformer le terre-plein de certains boulevards en espaces verts, mais ce serait mieux de s'occuper davantage des nombreux quartiers abandonnés à leur triste sort.» La cité a, et en urgence, besoin d'un plan Marshall pour qu'elle retrouve son lustre d'antan. Cet appel sera-t-il entendu par les responsables qui doivent mettre un terme à la politique de la fuite en avant ? Politique à l'origine des maux qui gangrènent une aussi grande agglomération, ne pouvant continuellement et éternellement vivre avec le souvenir de «Ville belle et propre». Un mythe !