L'article 10 de la loi de finances complémentaire de l'année 2005 a sonné le glas de l'importation des véhicules de moins de trois ans. Ainsi, après des années de tergiversation, les autorités ont sauté le pas et mis fin à ce marché très lucratif qui faisait vivre plusieurs familles des deux côtés de la Méditerranée. Le désarroi de ces dernières s'est traduit par une panique indescriptible la veille de l'entrée en vigueur de l'interdiction de l'importation de véhicules usagés, le 26 septembre dernier. En effet, cette échéance a coïncidé avec une grève du personnel de la compagnie de transport maritime française SNCM dont la plupart des passagers algériens espéraient embarquer pour la dernière fois des véhicules de moins de trois ans avant d'entrer sous le coup du nouveau texte réglementaire. Le gouvernement interpellé par ces voyageurs désorientés a bien voulu leur accorder une dérogation. Mais l'exécutif est resté inflexible quant à l'application de cet article controversé de la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2005 promulguée par ordonnance du chef de l'Etat. Les importateurs de ce type de voitures sont obligés soit de les réexporter à leur charge ou de les abandonner au profit du Trésor public. Cette décision des pouvoirs publics qui visait en premier lieux, dit-on, à renouveler le parc automobile, a été accueillie par un ouf de soulagement des concessionnaires automobiles qui ont de tout temps dénoncé « la concurrence déloyale » du marché de l'occasion. Les retombées de l'article 10 de la LFC 2005 ne se sont pas fait attendre. Il en est ainsi de la baisse substantielle de la monnaie européenne, l'euro, dans le marché parallèle que beaucoup d'observateurs imputent à l'interdiction de l'importation de véhicules de moins de trois ans.