La ville de Tizi Ouzou offre de nouveau ces images hideuses d'il y a quelques mois. Des amas d'ordures s'amoncellent sur les trottoirs, des commerces illicites squattent les chaussées et les trottoirs alors que les autorités locales semblent laisser faire. Au laxisme des différentes autorités, s'ajoute l'injustifiable laisser-aller des responsables communaux. Les précédents exécutifs municipaux ont expliqué les raisons de cette situation de dégénérescence généralisée de la vie urbaine par le manque de moyens matériels, financiers et humains. Les autorités de wilaya ont une autre version. Lors de la cérémonie d'installation du président de l'APC, Arezki Bensalem (FFS), le wali de Tizi Ouzou a révélé de profonds dysfonctionnements dans la gestion de l'APC. Il a indiqué que le personnel de la voirie est de 1700 travailleurs alors que les rues de la ville sont sales. « Le plus grave dans cette situation c'est que lors de l'opération de nettoyage de septembre dernier (quelques jours avant la visite du président de la République, ndlr), on a réussi à mobiliser uniquement 130 employés. Tout le reste est payé pour ne rien faire. » Soit un total de 1570 employés qui signent au budget de la commune sans contrepartie. Pendant que la commune ploie sous un personnel pléthorique, tout est à faire dans les différents services. Le surnombre dans le personnel vacataire est ainsi devenu une véritable plaie dans la vie de la commune. Les déséquilibres budgétaires sont tellement énormes que la paye de cette catégorie de travailleurs n'est pas certaine. Le wali avertit la nouvelle assemblée : « N'engagez pas l'Etat sur ce qu'il ne peut pas réaliser. Soyez rationnels. Il ne faut pas vous attendre à ce que je signe un budget communal déséquilibré. » La régie communale attire un nombre important d'employés. Les chantiers ne sont pas réalisés et les ateliers ne fonctionnent pas. Pendant ce temps-là, ce sont les entrepreneurs privés qui prennent en charge les travaux, affectant de la sorte passablement la trésorerie de la commune. S'adressant aux élus, le wali dira : « L'Etat mettra à votre disposition les moyens disponibles. Il faut réhabiliter l'image de la ville et valoriser le patrimoine communal comme les trottoirs, les devantures et la voirie. Tizi Ouzou n'est ni une commune déséquilibrée ni à promouvoir. Il faut éponger les dettes en mettant en marche la régie et en maîtrisant les gisements fiscaux et parafiscaux. » Lors de la campagne électorale, des candidats ont évoqué la mise en place « d'un plan Orsec », d'autres ont mis l'accent sur la nécessité « de participer à la thérapie qui consiste à rendre à Tizi Ouzou son lustre d'antan ». Le P/APC se fixe comme objectif principal, l'instauration d'une bonne gestion « participative », qui doit devenir « une réalité palpable et incontournable pour tous, et ce, par la mise en place d'un Conseil consultatif garant de la transparence ». Aussi, appelle-t-il, « toutes les compétences locales, les comités de village et de quartier et les associations sont invités à se joindre à nous ». Mais aux bonnes intentions, s'oppose la dure réalité. Il faudra réduire le niveau d'endettement, réorganiser les services municipaux, viabiliser de nombreux lotissements, entretenir les jardins publics, les aires de jeux et les écoles.