Le problème de la saleté au niveau de la ville de Tizi Ouzou, chef-lieu de la wilaya, se pose avec acuité. La prolifération des décharges sauvages offre un aspect hideux à une ville livrée à l'anarchie, ces cinq dernières années. L'installation des bacs à ordures dans les grandes artères de la ville et à l'entrée de chaque quartier et bâtiment n'a pas réglé le problème. Les mains indélicates jettent leurs déchets n'importe où sans être inquiétées par quiconque. Le travail de sensibilisation n'ayant jamais été fait, Tizi Ouzou s'est ainsi transformée en une véritable ville poubelle. Les responsables de l'APC se justifient souvent par le manque de moyens humains et matériels. Pourtant, le service de la voirie emploie environ 600 personnes entre permanents et vacataires, selon certaines sources. L'incivisme des citoyens est aussi mis en avant par les pouvoirs publics. Les multiples fuites d'eau et la détérioration des réseaux d'assainissement contribuent, elles aussi, à la détérioration du cadre de vie à Tizi Ouzou. Le laxisme des autorités locales qui laissent ruisseler ces eaux sur la route et les trottoirs ne fait qu'aggraver la situation. Cet inadmissible laisser-aller des services concernés a de fâcheuses conséquences sur la santé publique qui s'en trouve constamment menacée. Rien qu'au niveau de la Nouvelle-Ville, aucun quartier n'est épargné par l'écoulement des eaux usées à ciel ouvert. Les flaques d'eau qui se forment à proximité des bâtiments, sur des routes complètement défoncées sont devenues, à long terme, des lieux de reproduction de moustiques, même durant la saison hivernale. Selon les résidents desdits quartiers, aucune campagne de démoustication n'a été menée par les services concernés. Mais ce n'est pas tout. Les eaux qui ruissellent sur les trottoirs de l'avenue principale par exemple, déjà occupés par les vendeurs à la sauvette, obligent les piétons à disputer la chaussée aux automobilistes qui, eux aussi, éprouvent d'énormes difficultés à se frayer un chemin. Cela sans omettre de parler des odeurs nauséabondes qui s'y dégagent. Le lancement des opérations de « Blanche Algérie » et « TUP HUMO », l'été dernier, allait rendre à la ville de Tizi Ouzou son ancienne belle image. Mais les dizaines de milliards de dinars dépensés dans ce vaste projet semblent être partis en fumée.