Trois partis politiques réunis au sein de l'Alliance de la gauche démocratique (AGD) et un syndicat marocains ont appelé au boycott du référendum de révision de la Constitution prévu le 1er juillet prochain. Le Parti socialiste unifié (PSU), le Parti de l'avant-garde démocratique socialiste (PADS) et le Congrès national ittihadi (CNI) ainsi que la Confédération démocratique du travail (CDT) ont estimé que le projet de la nouvelle Loi fondamentale ne répondait pas aux attentes de la société et du peuple marocains. «Cette Constitution n'apporte pas de transition pour notre pays.Tout au contraire, elle conserve l'ancienne en maintenant la majeure partie des pouvoirs aux mains du souverain», a déclaré Mohamed Moujahid, secrétaire général du PSU, au journal Le soir échos en précisant que «la séparation des pouvoirs n'est toujours pas acquise comme nous l'avions souhaité». Il a annoncé que les trois partis se préparaient à lancer un appel à tous les Marocains afin de les «convaincre de notre position et de les persuader de la nécessité d'adhérer au boycott du référendum». De son côté, Abderrahmane Benameur, secrétaire général adjoint du PADS, a affirmé que «dans toute démocratie, c'est le peuple qui doit détenir les pouvoirs. Ce n'est pas le cas dans cette Constitution où le peuple est complètement absent», en constatant «le règne du pouvoir royal sur le volet exécutif, sur le gouvernement, le champ religieux et militaire». Abdessalam Laâziz, secrétaire général du CNI, a qualifié le projet de Constitution soumis à référendum de «non démocratique», où «le fonctionnement des différents pouvoirs n'a pas subi les réels changements attendus». Pour sa part, le Conseil national du syndicat qui a appelé aussi au boycott du projet, a affirmé que «le projet de Constitution ne répond pas, comme attendu, à la problématique constitutionnelle et politique qui entrave le développement et le progrès du pays, ce qui fait manquer au Maroc la chance de lever le blocage politique et les causes du sous-développement économique, de l'injustice sociale, de l'incertitude culturelle et de l'imbrication des pouvoirs». Le conseil national de la CDT estime que «l'intérêt général du pays exige (...) d'affronter les réalités avec sérieux, responsabilité et patriotisme, en reconsidérant totalement les méthodes archaïques et dépassées adoptées dans le traitement des questions cruciales du pays». Entre-temps, des formations politiques ont appelé à approuver ce nouveau projet de réforme. Il s'agit du Parti islamiste justice et développement (PJD) activant dans l'opposition parlementaire, l'Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale), l'Istiqlal (le parti du Premier ministre) et le Parti authenticité et modernité. Le roi du Maroc a annoncé, vendredi dernier, l'organisation le 1er juillet prochain d'un référendum pour la révision de l'actuelle Constitution. Le texte du projet de la nouvelle Constitution prévoit que le roi reste le commandeur des croyants, seule autorité religieuse légitime, demeure le chef des armées et préserve d'importantes prérogatives politiques. Ainsi, le projet prévoit que le roi «exerce le pouvoir de nomination, en Conseil de ministres, dans certaines hautes fonctions publiques, telles celles de wali, gouverneur, ambassadeur». Il exerce également son pouvoir de nomination des responsables des administrations de la sécurité intérieure et des institutions nationales stratégiques, «étant entendu que la nomination à des postes militaires demeure de la compétence exclusive et régalienne du roi, chef suprême, chef d'état-major général des Forces armées royale». Des manifestations se sont déroulées, dimanche dernier, dans plusieurs villes marocaines pour dénoncer le projet de réforme de la Constitution soumis à référendum le 1er juillet prochain, annoncé vendredi soir par le roi Mohammed VI.