Trente-trois partis politiques, contre vingt-six en 2002, étaient en compétition hier au Maroc, ils étaient répartis en trois grandes tendances : les islamistes du PJD, les partis de la coalition gouvernementale actuelle et la gauche non gouvernementale. Les électeurs marocains devaient voter pour le renouvellement de leur Chambre des députés. Deux questions pour ce scrutin : le taux d'abstention et le nombre de sièges qui seront arrachés par les islamistes que tous les sondages donnent en tête. Le taux de participation, qui n'a été que de 52% en 2002, devait constituer le second enjeu. Le PJD, qui avait remporté 42 sièges en 2002, espère améliorer son score et devenir le premier parti, mais aucune formation ne peut obtenir de majorité absolue en raison du mode de scrutin basée sur la proportionnelle par listes. Mais si les islamistes ont pour clientèle les classes moyennes urbaines, la surprise peut venir du monde rural, où la formation berbériste du Mouvement populaire (MP), qui a refait récemment son unité, est bien implantée. En 2002, le MP et le Mouvement national populaire (MNP) avaient remporté au total 45 sièges derrière les socialistes de l'USFP (50), l'Istiqlal (48) mais avant le PJD (42). L'autre inconnue reste le score de certains partis de gauche comme le Parti travailliste, nouvellement créé et dont une partie des militants sont issus de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), et une coalition de trois partis d'extrême gauche qui insistent sur l'urgence d'une réforme de la Constitution actuelle jugée non démocratique. Issus des mouvances marxiste et socialiste, le PSU (Parti socialiste unifié), le PADS (Parti de l'avant-garde démocratique socialiste) et le Congrès national ittihadi (CNI), ont présenté des listes communes. Le PADS avait jusqu'ici boycotté toutes les échéances électorales. Les Marocains avaient à choisir 295 députés dans 95 circonscriptions et 30 députées dans une liste nationale séparée, pour assurer un quota de représentation aux femmes. Une cinquantaine de personnes ont pris part à la mission d'observation internationale de ce scrutin, dirigées par des personnalités politiques de différentes nationalités, dont l'ancien président bolivien, Jorge Fernando Quiroga Ramirez. D. B./Agences