La chambre d'accusation près la cour d'Alger qui doit examiner aujourd'hui le dossier relatif à la scandaleuse affaire de l'autoroute sera probablement contrainte de renvoyer cette affaire à une date ultérieure. L'absence probable des avocats devant plaider en faveur de leurs clients respectifs serait à l'origine. Il est à rappeler que le juge d'instruction qui avait reçu les mémorandums des avocats et dont la plupart avaient pour objectif de convaincre la chambre d'accusation de réviser la qualification du dossier devra être contraint de renvoyer l'examen de cette affaire à une date ultérieure. Il est également à rappeler qu'aujourd'hui, le juge d'instruction devait auditionner les 14 inculpés dans cette affaire de même que permettre aux avocats de plaider en faveur de leurs clients dans la perspective de convaincre le juge de «réviser les chefs d'inculpation retenus contre chacun des inculpés». En termes clairs, le juge de la chambre d'accusation qui devait entamer l'examen de ce dossier et statuer sur les qualifications données à ce dossier devra prononcer le renvoi. Ainsi le délai de deux à trois semaines donné à la chambre d'accusation pour statuer sur les qualifications prendra effet à compter de la date de l'examen qui sera connu dans les jours à venir. Faut-il rappeler que le détournement, la corruption, le blanchiment d'argent, le trafic d'influence, la violation de la législation relative aux mouvements des capitaux de et vers l'étranger, la dilapidation de deniers publics, l'abus d'autorité et l'association de malfaiteurs sont les chefs d'inculpation retenus contre les 14 inculpés par la 9e chambre d'accusation du pôle judiciaire spécialisé près le tribunal de Sidi M'hamed en 2010. Une affaire dans laquelle sont accusés les deux proches du ministre des travaux publics, Belkacem Boufferach (chef de cabinet toujours en poste) et Mohamed Bouchama, secrétaire général du ministre, actuellement placés sous contrôle judiciaire mais ayant bénéficié d'un non lieu vis-à-vis du chef d'inculpation d'association de malfaiteurs. Chani Majdoub qui est présenté comme l'intermédiaire entre le ministère des Travaux publics et les sociétés chinoise Citic-CRC et japonaise Coojal est le principal mis en cause dans cette affaire et auquel il est reproché de verser dans le trafic d'influence. Il sied de rappeler que dans cette affaire dans laquelle les deux firmes asiatiques sont fortement impliquées, un autre intermédiaire est poursuivi pour blanchiment d'argent, corruption etc. au même titre que Kouidri Tayeb qui a réussi à prendre la fuite vers l'étranger (Suisse) où il réside actuellement et ce, suite à l'arrestation de Chani. Il est à préciser que l'ex-DG de l'Algérienne de gestion des autoroutes est placé sous contrôle judiciaire pour les chefs d'inculpation de corruption et abus de pouvoir. Cette affaire qui a suscité l'attention des médias et alimenté une polémique n'a pas encore révélé tous ses secrets. Les plaidoiries des avocats pendant l'instruction et les procès ne manquera certainement pas de faire la lumière sur les contours ombrageux entourant cette affaire où des personnes influentes sont impliquées.