Les premières assises nationales de l'urbanisme qui ont été tenues il y a quelques jours, réunissant experts de l'urbanisme, architectes et sociologues autour de nombre d'ateliers, ont été clôturées avec des recommandations qui «promettent de belles villes et palais et un avenir où l'anarchie des constructions n'aura plus droit de cité», apprend-on. Un code de l'urbanisme adossé à une feuille de route sera élaboré, lit-on dans un extrait de recommandations, allant des «inscriptions de la Conservation foncière dans le cadastre, à l'institution de la maîtrise d'ouvrage déléguée pour tout projet intégrant des réalisations relevant de plusieurs secteurs, jusqu'au respect rigoureux des spécificités locales en termes de style architectural, de matériaux de construction, du contexte socioculturel et des données climatiques et géographiques aussi bien des zones urbaines que rurales… Par ailleurs, le code devrait tenir compte des «dispositions de l'ensemble des branches du droit relatif à l'urbanisme : droit civil, aménagement du territoire, droit de propriété, protection de l'environnement, forêts, littoral, tourisme et agriculture». Des textes seront donc énoncés pour impliquer différents départements dans un projet intersectoriel. C'est tout le mal qu'on souhaite à nos cités qui, présentement, échappent au beau, à l'esthétique et à l'harmonie. Nous prions cette fois que cela ne soit pas juste un effet d'annonce. Qu'on ose enfin prendre, une fois pour toutes, le taureau par les cornes pour affranchir nos mégalopoles de l'horreur urbanistique… Le processus de changement positif de nos espaces urbains et ruraux sera désormais enclenché, selon le premier responsable du secteur de l'habitat et de l'urbanisme. Ce qui suppose aussi que nos cités offriront à l'avenir un cadre bâti qui participera à un meilleur cadre de vie moins hideux, révélateur de cohérence et de symbiose avec dame nature. Mais lorsqu'on voit ces habitats précaires et cette «bidonvilisation» galopante qui enserrent nos villes, cela donne le tournis. Cela jette un froid. Des centaines d'habitations de tôle et de zinc ont été, certes, éradiquées, mais combien de gourbis sont venus squatter les terres de beylik ici et là ? Serait-ce l'éternel recommencement : démolition, relogement avant de voir un autre terrain reconquis par des indus occupants, mettant ainsi l'Etat devant le fait accompli ? L'exemple est tenace : les habitants du bidonville dit «La Carrière» dans la commune de Heuraoua, crient leur détresse et c'est leur droit d'être relogés décemment. Mais, voyons bien le chiffre de familles recensées en 2007. Il était de 242 avant que le stock de foyers à reloger ne grimpe en 2011 à 396 familles. L'on s'interroge dès lors pour savoir si le programme de 2,2 millions d'unités du quinquennat 2010-2014 saura venir à bout des favelas ?