Le pouvoir cherche juste à donner l'impression que les choses bougent. En fait, la mascarade, qui s'est déroulée à Alger, vise à gagner du temps. Il n'y a aucune volonté de changement, parce que la révision des lois n'est pas en mesure de ramener les citoyens à la vie normale et assurer un changement radical», a déclaré le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, lors d'un meeting animé dans la localité de Draâ Ben Khedda, à 15 km à l'est de Tizi Ouzou. Devant une assistance nombreuse qui s'est déplacée à la salle El Hoggar, le numéro deux du parti de Hocine Aït Ahmed a expliqué qu'«à chaque fois que le pouvoir veut étouffer un problème, il crée une commission. Ce n'est pas avec ça qu'ils parviendront à convaincre les Algériens». Et de citer l'exemple de la commission d'enquête sur l'assassinat de Boudiaf, celle mise en place pour enquêter sur la fuite des sujets du bac à Sidi Bel Abbès et la commission parlementaire créée après les «élections frauduleuse» de 1997 ; «le rapport qui a été établi par cette dernière a été tout simplement volé à l'APN ; il a disparu». Critiquant les consultations engagées par les pouvoirs publics, à travers la commission des réformes politique de Bensalah, le conférencier dira : «La méthode qui est utilisée dans ces concertations est un procédé policier.» «On ne convoque pas les gens, puis les écouter et transmettre à la fin un interrogatoire à qui de droit.» Ces rencontres, précise-t-il, «n'obéissent pas aux règles de la concertation à la base. D'autant plus, aucun climat de confiance n'a été installé, au préalable, vis-à-vis du citoyen, qui a vécu les mensonges et les supercheries d'un pouvoir aux exercices politiques qui poussent à la méfiance». Dans le même contexte, il s'est interrogé : «Quel est cet Algérien qui croit aux changements des lois ? Il existe déjà des lois. Mais ce sont toujours eux qui doivent les faire respecter et ceux qui les ont rédigés qui les violent en premier !» Sur le plan social, M. Tabbou a jugé de «graves» les propos tenus par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à l'encontre des grévistes du secteur de la santé qui prêtent, selon lui, à monter la population contre le personnel de la santé. Les mêmes responsables, en niant le caractère politique de la crise algérienne, «sont en train de réamorcer la bombe sociale avec des mesures à court terme et qu'on tente de régler à coups de milliards».