Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, s'est déplacé hier vers la localité de Timizart, à 35 kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, où il était appelé à participer à des activités de sa formation politique en hommage aux anciens militants de 1963, notamment l'inauguration d'une stèle érigée à la mémoire des anciens moudjahidine tombés lors de l'insurrection de 1963. Karim Tabbou, qui devait rallier la ville balnéaire de Tigzirt pour un meeting, n'a pas raté l'occasion de son passage à Timizart pour prendre la parole, dans un meeting animé devant des centaines de personnes, pour réitérer les positions de son parti, notamment sur la situation politique du pays. «Le changement est inévitable», dira le responsable du parti présidé par Hocine Aït Ahmed, non sans préciser que ce changement «viendra avec les forces vives de la société, mais doit se faire tous les jours et par des actes politiques concrets».Karim Tabbou ne s'est pas empêché de décocher une flèche en direction de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, tendance RCD, en affirmant que «la population dans ses différentes composantes occupe la rue depuis très longtemps quand eux [RCD] s'adonnaient à des politiques de salon». Le FFS a opté, depuis le déclenchement des «révolutions arabes», pour des actions politiques de proximité avec l'intention déclarée de remobiliser les Algériens à travers une explication pédagogique de la situation du pays et des enjeux politiques qu'ils risquent de subir. «Le FFS a décidé de faire un travail politique à l'endroit du peuple algérien qui refuse aujourd'hui de tomber dans les intrigues dans lesquelles certains veulent le mener», dira encore le numéro deux du plus ancien parti d'opposition en Algérie, ajoutant que son parti refuse la logique de la confrontation, mais privilégie l'idée selon laquelle «le changement est possible par la politique à laquelle il faut rétablir sa crédibilité». Accusant le pouvoir de jeu malsain, le premier secrétaire national du FFS précise, lors de son intervention, que son parti «refuse d'être un jouet de l'Histoire, mais bel et bien un acteur majeur», dénonçant le pouvoir qui montre des images des années de sang de la décennie quatre-vingt-dix «pour faire peur aux Algériennes et aux Algériens, pensant de ce fait empêcher le changement par la peur». Il dénoncera également les mesures sociales prises par les pouvoirs publics, doutant de leurs capacités à tenir toutes les promesses faites en matière d'emploi et de création d'activités. Karim Tabbou considère cette situation comme un gain de temps et la compare à «une grande salle d'attente qui risque de connaître une forte explosion» dans le cas où la jeunesse, attirée par ces mesures, finirait dans la désillusion des promesses non tenues.