Le torchon brûle entre Tayeb Louh, ministre du travail et de la sécurité sociale et les membres du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). Dans un communiqué parvenu dimanche à notre rédaction, les animateurs du CNDDC ont tenu à dénoncer l'attitude "irrespectueuse" du ministre qui aurait lancé, selon le CNDDC, aux représentants des chômeurs, venus du sud pour se rassembler à Alger, des propos injuriants et des insultes jugées "inqualifiables". "Le ministre s'est comporté irrespecteusement et nous a traité de mal-élevés et de jeunes manipulés par des organisations politiques. Il a prononcé des paroles insultantes et inqualifiables", s'indigne ainsi le CNDDC qui signale dans son communiqué que Tayeb Louh, lors d'une brève rencontre tenue jeudi dernier au siège de son ministère, a multiplié les menaces à l'encontre d'une vingtaine de chômeurs venus de Hassi Messaoud pour clamer leur colère contre la "mafia qui accapare les postes d'emploi au sud du pays". "Tayeb Louh fait du chantage. Il nous a expliqué que nous n'aurons jamais un poste de travail tant que notre comité demeure affilié au SNAPAP. Il a refusé de reconnaître notre légitimité et a proféré de graves menaces à notre encontre. Nous avons été choqués par une telle attitude. C'est indigne d'un ministre de la République", déclare à ce sujet Tahar Belabbes, coordinateur et porte-parole du CNDDC. De son côté, le Syndicat national du personnel de l'Administration publique (SNAPAP) a réagi avec virulence aux propos insultants et menaces de Tayeb Louh. "Le pouvoir vient de montrer encore une fois sa vraie face oppressante en ayant recours aux méthodes anti-démocratique et policière ou il excelle dans le chantage, les menaces et les intimidations à l'encontre de tous ceux qui ne veulent pas faire de l'allégeance", affirme ainsi le SNAPAP dans un communiqué rendu public dimanche. D'autre part, le syndicat autonome accuse Tayab Louh d'avoir donnée "l'ordre aux directeurs de l'emploi des wilayas de convoquer les représentants du comité national pour l'intégration des contractuels pour les obliger par les menaces et le chantage de se retirer du SNAPAP sinon leurs contrats seront purement et simplement résiliés". "Le 23juin 2011, le ministre reçoit la délégation du comité national qui lutte contre chômage, non pour satisfaire leur doléances, mais uniquement pour les menacer directement s'ils ne se retirent pas du SNAPAP", indique encore le communiqué du syndicat autonome présidé par Rachid Malaoui. Enfin, le SNAPAP a dénoncé vigoureusement "ces agissements" qui représentent selon lui "une violation des conventions internationales ratifiées par l'Algérie qui défendent le droit aux citoyens de s'organise en société civile et une violation flagrante des droit de l'homme", déplore-t-il en dernier lieu.