Le 2 avril 2005, le pape Jean-Paul II s'est éteint au Vatican à 21 h 37, heure locale de Rome, à l'âge de 84 ans, après un pontificat de 9673 jours, le 3e plus long de l'histoire de l'Eglise catholique. D'après le certificat de décès publié le 3 avril par le Vatican, sa mort est due à un choc septique et à une insuffisance cardiaque. Le cardinal Ratzinger lui succéda le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI. Le pontificat du pape polonais, de son vrai nom Karol Józef Wojtyla, marquait une étape dans l'histoire de la chrétienté moderne. L'homme avait commencé à ouvrir le dialogue avec le monde musulman, dont le nombre d'adeptes en Occident même rattrapait et dépassait les fidèles de Jésus. Le pape a effectué une visite d'une journée à Tunis le 14 avril 1996 et en mai 2001, Jean-Paul II est le premier pape à se rendre dans une mosquée : il entre et prie à la mosquée des Omeyyades à Damas en Syrie. Il est l'instigateur du pardon fait aux juifs. En mars 2000, il se rend au Mémorial de Yad Vashem en Israël et demande le pardon de l'Eglise catholique pour les crimes commis, dans un billet glissé dans une fente du Mur des lamentations à Jérusalem. Il présenta également la repentance de l'Eglise aux peuples indiens d'Amérique, victimes d'une violente évangélisation. Le pape semblait vouloir inscrire l'Eglise dans la contemporanéité d'une humanité qui revient sur son histoire après la fin de la guerre froide qui menaçait son existence. Mais le pape restait, par ailleurs, inflexible sur la question du tabou sexuel : le mariage des prêtres, mais surtout, la contraception et l'avortement. En 1988, il affirme dans l'encyclique Humanae Vitae qu'« aucune considération personnelle ou sociale n'autorise l'emploi des contraceptifs ». Entre dialogue des religions et aveuglement face à l'épidémie qui emporta trois millions de personnes rien qu'en 2004, Jean-Paul II reste le pape controversé. Ouvert et rigoriste.