Le nombre de toxicomanes en Algérie est estimé à 302 000 personnes, selon les dernières statistiques de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT). S'appuyant sur une enquête menée durant l'année 2009, Abdelmalek Sayah, directeur général de l'ONLCD, a contredit l'information faisant état de 2 millions de toxicomanes en Algérie lors d'un point de presse animé, hier, au cercle national de l'armée de Beni Messous, à Alger. «C'est faux. Ce chiffre est illusoire», a-t-il démenti. Néanmoins, en parlant de production et de consommation de drogue, M. Sayah a affirmé que «si nous n'y faisons pas face, nous allons nous être confrontés à un nouveau tsunami qui envahira l'Algérie». Le conférencier rappelle que l'Algérie est voisine du premier pays producteur de cannabis. Durant l'année 2011, 32,5 tonnes de cannabis ont été saisies en Algérie. A cela s'ajoute la circulation de cocaïne dans les pays africains voisins du Sahel, a-t-il mis en garde. Questionné au sujet de l'ouverture des frontières avec le Maroc et sur le risque que cette procédure pourrait engendrer, M. Sayah a répondu que la décision de l'ouverture des frontières n'est pas de ses prérogatives. Néanmoins, pour la provenance du kif du Maroc vers l'Algérie, cela demeure un danger certain, selon ses dires. «Je ne suis ni pour ni contre. Il faut avoir les moyens pour contrôler la circulation des personnes entre les deux pays», a-t-il ajouté. Pour ce qui est du chiffre d'affaires réalisé en Algérie par la vente de la drogue, l'ONLCDT ne possède pas de statistiques jusque-là. La journée d'hier été une occasion pour M. Sayah de rendre publics les résultats de l'enquête nationale sur la consommation de drogue. Les personnes ayant entre 20 et 39 ans sont les plus touchées par le fléau, avec plus de 180 000 toxicomanes dans cette tranche d'âge. Les questionnaires ont ciblé 48 708 personnes dont 44 387 vivant en milieu urbain. Les femmes représentent 49,4% de l'ensemble de la population ciblée. L'enquête a révélé que 1,69% d'hommes ont consommé des stupéfiants durant l'année 2009 contre 0,67% de femmes. Selon l'enquête, le Grand Sud vient en première position concernant la consommation de stupéfiants ; la zone ouest se trouve en deuxième position, suivie de la zone est. La capitale et les autres régions du centre arrivent en dernière position. 15,04% de toxicomanes, ayant 16 ans et plus, consomment la drogue dans leur quartier. Dans les milieux scolaire et universitaire, le taux de consommation a atteint 2,40% pour la même tranche d'âge. Le milieu du travail vient en dernière position avec 1,05%..