Point n Le nombre d'Algériens qui consomment différentes drogues, ne cesse d'augmenter d'année en année et dans toutes les franges de la société. C'est ce qui ressort des résultats de l'enquête nationale sur la propagation du fléau de la drogue en Algérie. «Les indicateurs montrent que la consommation ne cesse d'augmenter, les dealers aussi», a déclaré, hier, Abdelmalek Sayah, directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), lors d'une conférence de presse, organisée à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la drogue au Cercle de l'armée à Alger. En se basant sur les résultats de cette enquête, M. Sayah a fait savoir que le nombre de consommateurs des différentes drogues, telles que l'héroïne, la cocaïne, l'opium, les psychotropes… est estimé à 302 000. Selon le conférencier, c'est la catégorie d'âge entre 20 et 39 ans qui se taille la part du lion dans ces statistiques. Quant aux indicateurs ayant trait à la région et à l'environnement social de ces consommateurs, le DG de l'ONLCDT a révélé que le Sud algérien compte le plus grand nombre de consommateurs de drogue, suivi de l'Est et de l'Ouest, respectivement, en deuxième et troisième position. Quant à la région du Centre, elle s'est avérée la moins concernée par ce fléau. S'agissant de l'environnement social, la plus grande partie se trouve dans les quartiers populaires où la prévalence atteint jusqu'à 15,04%, puis viennent les milieux scolaires et universitaires avec 2,40%. Quant aux lieux de travail, la prévalence est de 1,05%. Outre ces chiffres effarants, M. Sayah a affirmé que le nombre des toxicomanes, recensés par les services des hôpitaux durant ces dix dernières années, est estimé à 42 000 dont 11 000 ont été traités, d'après lui au cours de l'année dernière. Par ailleurs, le conférencier a indiqué que son institution compte lancer, dans l'immédiat, une campagne de sensibilisation pour une meilleure politique de protection des enfants et des jeunes et ce, en s'attaquant aux narcotrafiquants. «Notre stratégie s'articule autour de deux axes, à savoir la réduction de la demande de la drogue par prévention et la réduction de l'offre en s'attaquant aux narcotrafiquants et aux dealers», a-t-il déclaré. Pour les résolutions à venir, c'est-à-dire pour le quinquennat 2011/2015, l'office est en train de préparer, annonce-t-il, un programme intersectoriel de lutte contre le fléau de la drogue. «On va le soumettre incessamment aux différents départements ministériels, ainsi qu'aux services de sécurité pour le discuter et l'enrichir avant de le proposer au gouvernement à la fin septembre pour validation», ajoute-t-il en soulignant que ce projet, une fois mis à exécution, jettera les premiers jalons de coopération intersectorielle afin de mieux maîtriser ce phénomène.