Une vingtaine d'ingénieurs des centres nucléaires de Draria et de Aïn Oussera se sont rassemblés, hier, devant le ministère de l'Energie et des Mines pour protester contre leurs conditions de travail. Après deux heures de sit-in, les protestataires ont été reçus par l'inspecteur général du ministère et le directeur de l'administration générale, qui leur ont promis de se pencher sur leurs revendications. «Nous sommes là pour exprimer notre attachement à notre plateforme de revendications dont le déblocage des promotions pour nous, ingénieurs d'Etat», souligne l'un des manifestants qui dit exercer en tant qu'ingénieur depuis 10 ans sans avoir eu la moindre promotion. Les protestataires ont vivement dénoncé le refus du Comena d'ouvrir le dossier relatif à leur statut. Les ingénieurs d'Etat du Comena, qui enchaînent sit-in et rassemblements depuis le mois de mars dernier, trouvent surprenante l'attitude de l'administration qui «s'obstine» à refuser à cette catégorie de travailleurs «tout droit à la promotion malgré leurs expériences respectives (de 7 à 11 ans) et leurs travaux scientifiques et techniques». Pour justifier cette exclusion, l'administration a invoqué un texte du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui ne concerne pas, en réalité, les ingénieurs et DES. «Nous avons interpellé le ministre de l'Energie et des Mines à travers un courrier détaillé où nous avons exposé toutes nos doléances, puis demandé audience sans qu'aucune réponse ne nous soit parvenue», dénonce le collectif. «A l'heure où l'on s'attendait à la promulgation d'un statut particulier pour le Comena à même de débloquer nos carrières et de nous faire bénéficier de salaires en rapport avec nos compétences et responsabilités, la tutelle s'engage dans une démarche irresponsable et sans issue en appliquant le décret exécutif 10-250 qui ne concerne que les établissements sous tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ce qui n'est pas le cas du Comena», a souligné le collectif dans une déclaration rendue publique récemment. L'application de ce décret exécutif a bien créé des «disparités salariales conséquentes allant, en termes de rapport, du simple au double entre nous et nos collègues ayant les mêmes diplômes mais évoluant dans un grade immédiatement supérieur».