La cohésion qui aura duré plus de trois années d'exercice au sein de l'APW de Souk Ahras a volé en éclats, hier, à l'occasion de la présentation du dossier de la santé par le rapporteur de la commission sociale. Un rapport au vitriol soumis à la lecture et ensuite aux débats, a réveillé les rancunes et incité au retour des hostilités entre groupes rivaux. Les propos des uns, s'ils n'étaient pas contredits par les autres, étaient suivis de répliques lancées en guise de parade. Les interventions se faisaient avec, en filigrane, des non-dits et des insinuations. Tel était le climat dans lequel se sont déroulés les débats le deuxième jour de la première session de l'année 2011. Le groupe MSP a quitté la séance en signe de protestation contre le soutien apporté aux gestionnaires du secteur par le P/APW. Un communiqué expliquant les causes de ce retrait momentané a été remis aux représentants de la presse écrite. La goutte qui a fait déborder le vase est un rapport détaillé de 60 pages dans lequel la commission précitée a accusé la direction de la santé de tous les maux, notamment ceux liés à la mauvaise gestion, le tout argumenté par des photos en diaporama et un film documentaire de 10 minutes sur le bon fonctionnement de deux cliniques privées. Le P/APW a tout de suite fait la réflexion suivante: «On ne fait pas de publicité au sein de l'Assemblée, et ceci en est une.» Une avalanche de critiques à l'encontre de la personne du DSP suivra ce rappel à l'ordre. Des élus ont surtout critiqué les malfaçons existantes au sein des structures hospitalières, les évacuations des malades vers les wilayas limitrophes et l'insalubrité dans certains hôpitaux. Aïssa Semmar a, quant à lui, pris la défense du responsable critiqué et exhorté ses pairs à distinguer entre la personne et le secteur. A ce propos, il a déclaré: «Si vous me parlez du secteur de la santé, je dirais que des lacunes existent à cause d'une mauvaise gestion de ce dossier par l'Etat à l'échelle nationale, et ce depuis l'Indépendance. Si vous me parlez d'un DSP qu'on a installé à Souk Ahras il y a à peine huit mois, je dirais que nous nous précipitons vers l'instabilité.» En intervenant, le wali a repris dans leur esprit les mêmes propos. Il a, en outre, évoqué le rôle des autres partenaires tels que les communes dans la promotion du secteur. Pour relancer les hostilités, un autre membre du bloc frondeur, prenant le rôle d'inspecteur de police, demandera que des réponses lui soient faites à partir des phrases tirées depuis seize pages du rapport rédigé par ledit responsable de la santé. Pour tempérer les ardeurs, Kheïreddine Rouainia a conclu que le problème de la gestion d'un secteur aussi névralgique, demande l'implication de tous. Il rappellera également que Souk Ahras va inéluctablement vers la création d'un CHU et qu'il est inutile de brider le décollage du secteur par des fixations sur des problèmes de seconde zone. En fin de lecture du rapport, le P/APW n'a pas manqué de rappeler que toute solution aux problèmes exposés doit être trouvée dans la sérénité et de manière consensuelle. Il a mis en garde contre toute pré-campagne électorale susceptible de perturber le bon déroulement de la session. Il faut dire qu'une intense campagne a précédé l'étude du dossier de la santé et que des échos faisaient état, une semaine auparavant, d'une guerre annoncée entre groupes antagoniques autour de plusieurs points relatifs à la gestion de l'APW.