Le premier jour de la deuxième session de l'APW de Souk Ahras, tenue les 6 et 7 du mois en cours, a été réservé au dossier de la santé. La lecture du rapport de la commission des affaires sociales, qualifié d' « élogieux » à l'adresse des responsables du secteur par plusieurs membres de l'assemblée, a été également critiqué pour sa présentation, dite « littéraire et loin des réalités vécues par le citoyen ». C'est lors des débats que les problèmes de fond ont été soulevés par les intervenants. L'anarchie qui persiste dans les différentes structures du secteur, le manque de médecins spécialistes, le non-respect des malades et l'absence de moyens pour leur prise en charge et d'autres volets sensibles ont fait l'objet de critiques, mais aussi de recommandations que le premier responsable de la santé à l'échelle de la wilaya a promis de prendre en charge. Kheireddine Rouainia tirera le premier la sonnette d'alarme quant à la prolifération inquiétante de chiens errants dans la ville et avancera le chiffre de 1 600 morsures de chiens, selon le bilan officiel de l'année précédente, dont 700 au chef-lieu de la wilaya. L'hépatite C, un autre problème de santé publique, soulevé par le même intervenant, met les dentistes de Souk Ahras au banc des accusés puisque « 70% des cas de contamination sont malheureusement dus à l'utilisation d'un matériel défaillant pour la stérilisation des outils médicaux utilisés par les dentistes », a-t-il affirmé. De son côté, Mohamed-Tahar Gaâmouzi a dénoncé l'insalubrité, l'absence de literie et le manque d'eau dans les hôpitaux de la wilaya. « Les conventions signées avec les médecins spécialistes ne profitent pas aux citoyens puisque ces derniers recommandent aux patients des cliniques privées pour les interventions chirurgicales, où eux-mêmes y sont actionnaires ou employés », a-t-il étayé pour fustiger une médecine de classe qui ne dit pas son nom. Il parlera, également, à profusion, des sommes faramineuses injectées dans l'équipement des hôpitaux, l'achat du matériel médical et l'amélioration des conditions d'accueil des malades. Aucune amélioration n'est perceptible d'après le même élu. Nour-El-Houda Aggouni continuera dans le même ordre d'idées pour déclarer ceci : « Nous n'avons pas un problème d'argent dans ce secteur, mais un problème de gestionnaires et de dilapidation. Des milliards ont été alloués au secteur pour servir son essor. Malheureusement, de graves détournements de ces fonds ont abouti à des scandales avérés, rapportés souvent par la presse locale. » D'autres membres de l'APW, notamment Lamine Rezaiguia, Mohamed Kheraifi, Toufik Abidi, Mokhtar Bouhli et Saïd Bekhouche, ont soulevé une foultitude de problèmes liés à la santé, à savoir l'absence de médecins et d'ambulances dans les zones enclavées de Bir Bouhouch, Lakhdara et Ouled Moumen, un scanner qui fonctionne un jour sur toute la semaine à l'hôpital Ibn Rochd de Souk Ahras, le déficit en médecins spécialistes à Sédrata et au chef-lieu de la wilaya, l'absence d'une prise en charge des sujets dépressifs, la vente abusive et sans contrôle des psychotropes, ainsi que les conditions inhumaines dans lesquelles sont accueillis les malades au niveau des services des urgences. Tout en reconnaissant une majorité des carences existant dans son secteur, le DSP de Souk Ahras a mis en relief le travail de sensibilisation, le suivi et l'implication de tous les partenaires pour mieux gérer ce secteur névralgique. Il a, par ailleurs, préconisé l'abattage des chiens errants et la modernisation de l'équipement médical des dentistes pour lutter contre la rage qui a fait des victimes à Souk Ahras et l'hépatite C qui coûte au Trésor public 1400 000 DA pour un seul malade. Un centre spécialisé pour personnes dépressives est un projet annoncé par le même responsable pour les mois à venir. S'agissant du virus H1N1, la DSP a déjà pris les dispositions nécessaires et les rapports des cas suspects adressés à l'institut Pasteur, qui ont été sanctionnés par un résultat négatif.