Le conflit qui dure depuis des mois entre deux pôles opposés dans leurs options quant au renouveau au sein du FLN à Souk Ahras rend vulnérable une cohésion prônée à tous les niveaux du parti, mais de visu ébranlée par une lutte intestine autour de leadership. L'ex-député et toujours membre de l'APW, en l'occurrence Djebar Djebar, a été blessé vendredi dernier à H'nencha lors de l'installation de la kasma de cette commune qui a connu par la même occasion des troubles où des joutes oratoires allaient dégénérer en bataille rangée, n'était l'intervention de quelques anciens militants du parti originaires de cette commune où le tribalisme est toujours de mise. Une semaine avant cet événement, 21 signataires d'une pétition dont une copie a été remise à El Watan avaient dénoncé ce qu'ils qualifient toujours d'« ostracisme et d'exclusion exercés à l'encontre de la commission provisoire de wilaya », instance voulue en janvier 2006 rassembleuse des différentes sensibilités au sein du parti à l'échelle locale, mais qui fut tout de suite contestée à cause de divergences autour du nombre des représentants. Entre ceux préconisant l'élargissement à 18 membres et ceux préférant une composante de 11 membres, le conflit a pris tout de suite l'aspect de rivalités dictées par les préalables de positionnement ou repositionnement de ces deux groupes apparents pour se transformer ensuite en hostilités affichées et déballer depuis peu tout le linge sur la place publique. Pis encore, chacune des parties rivales annonce pour l'installation de la kasma du chef-lieu de la wilaya, dite « imminente », une mobilisation de plusieurs militants et n'écarte par le recours aux moyens musclés pour régler le conflit. La correspondance précitée adressée notamment au secrétaire général du parti fait également état de « non-respect des textes en vigueur » et de « marginalisation » depuis la dissolution de la commission provisoire de wilaya et son remplacement par une autre composée de cinq membres. Argument réfuté par d'autres qui arguent que « la nouvelle commission est composée de représentants égaux en nombre, soit deux membres pour chaque partie avec comme coordinateur un ancien du parti avéré sans parti pris ni allégeance aux uns ou aux autres ». N'empêche que le feuilleton des conflits autour des kasmas demeure sans épilogue à Souk Ahras et que la tâche sera ardue pour M. Bounouar, superviseur du parti installé depuis trois mois en remplacement à M. Fellahi.