La semaine culturelle avait été entamée par la «tchekhtchoukha biskrya» pimentée, consommée sous une tente. La semaine culturelle s'est achevée lundi dernier par la dégustation d'une «dobara biskriya», un plat de pois chiches en sauce rouge relativement pimenté, de surcroît servi chaud dans la bonne humeur au niveau du hall de la bibliothèque urbaine de Tipasa. Mais avant cela, les citoyens ont pu prendre connaissance des manuscrits qui datent de 1810, récupérés de Oued-Djellal et la zaouia Athmania. De son côté, l'artisane Bouteba Zohra avait exhibé ses tapis traditionnels et ses couvertures, réalisés de ses mains de fée, selon les techniques du tissage plat (laine simple) et du tissage noué (haute laine). Active depuis 1973, cette artisane réalise aussi des habits traditionnels de la région de Biskra pour hommes et femmes. Khemmar Kaïs, un jeune universitaire qui n'arrive pas à trouver un emploi stable, bien qu'il soit titulaire de 2 licences (droit, banque), est venu à Tipasa pour dévoiler son génie. Ses produits avaient surpris les rares visiteurs à travers les fruits de sa passion et sa patience. Son travail minutieux exige un grand volume de concentration. En effet, il fabrique à l'aide des noyaux des dattes des articles originaux et merveilleux d'une part, et, d'autre part, il crée des tableaux d'art avec de la poudre des noyaux de dattes moulus et du sable. Les palmiers, leurs fruits et le sable demeurent les seules ingrédients pour ces artisans en quête de réhabilitation de leur patrimoine artisanal, celui des Zibans. Une manière pour le jeune Khemmar Kaïs de protéger l'environnement naturel et de donner des idées aux jeunes à la recherche d'un revenu. L'artisan Debili Fouzi avait proposé à son tour une variété de produits fabriqués à base de dattes, tel que cet extrait de datte appelé «rob». Dans la salle d'exposition, les produits de l'artisanat et les habits traditionnels dégageaient les senteurs de cette région du sud du pays très prisée par les touristes. Les photos qui étaient proposées par l'artiste photographe, Boudiaf Salah, dans l'autre grande salle avaient fait découvrir les paysages pittoresques, grandioses, indescriptibles, mais aussi l'architecture de l'ancienne ville de Biskra. Des photos qui ne révélaient pas leurs énigmes aux curieux. Biskra se montre fière de son passé et de son présent, de surcroît se vante de ses poètes, historiens et révolutionnaires, enfin de tous ses enfants qui avaient marqué l'Histoire de l'Algérie, depuis les lointains siècles à nos jours. Une troupe folklorique, les «zornadjias» vêtus en habits traditionnels et aux couleurs locales n'avaient pas cessé d'exécuter les airs musicaux pour insuffler un rythme biskri à l'occasion de son passage à Tipasa. Les artistes et artisans biskris sont revenus enchantés de leur séjour dans la wilaya de Tarf. La wilaya de Tipasa, à son tour, n'a pas ménagé ses efforts, selon nos interlocuteurs, pour rendre le séjour «éclair» des enfants des Zibans aussi merveilleux, notamment avec les découvertes des multiples sites et monuments archéologiques dans une ambiance conviviale.