Incontestablement, les traditions culinaires ne sont plus le propre de la seule région d'où elles sont originaires. L'exode rural, les interminables déplacements entres les cités, la recherche de plats exceptionnels et inaccoutumés sont autant de facteurs qui sont venus bousculer les traditions culinaires, favorisant les échanges des plats séculaires entre les régions. Ainsi, depuis quelques années la doubara Biskria tient le haut du pavé dans la cité algéroise. Des préparateurs de ce met ont même séduit les plus récalcitrants par cette nouvelle saveur venue tout droit des Ziban en ce mois de ramadhan. Cette soupe très épicée, piquante, préparée à base de pois chiches, arrosée d'un double trait d'huile d'olive, parvient à attirer davantage de nouveaux consommateurs. Aux Voûtes, surplombant le port d'Alger, une petite bicoque est, dès midi, assaillie par les adeptes de la doubara. Rien n'est laissé au hasard, la moindre épice est présentée même le fameux «m'negaa», piment vert en conserve maison, n'est pas omis. De grands bidons de ce, «irremplaçable accompagnateur» de la doubara, sont exposés sur une table, incitant les gens à s'arrêter net devant la boutique et acquérir le fameux met. Cet engouement pour la doubara en plein mois de ramadhan est expliqué par «l'odeur irrésistible que dégage la doubara et ses exquis ingrédients à bas e de cumin, poivres rouge et verts et la coriandre» explique Halim un habitué des lieux. Côté nutritif, une louche de pois chiches macérée dans une sauce au safran, c'est un apport non négligeable, de calcium, de fer, de phosphore et autre potassium. Le poids chiche, est présenté sous une autre forme, venue de l'Ouest du pays à savoir la Carantiqua. Une autre préparation et une autre histoire de succulence.