Boudiaf, l'Algérie avant tout !, premier livre du fils du président Mohamed Boudiaf sort enfin en Algérie. Il est disponible depuis le 29 juin dans les librairies. Le livre, édité en France par les éditions Apopsix, a paru simultanément en France, en Belgique, en Suisse, au Canada et en Algérie, a-t-on appris mercredi auprès de son éditeur. Sur la quatrième de couverture, on peut lire le pitch de l'œuvre : «C'est en plein printemps arabe que Nacer Boudiaf a voulu sortir son livre. Cet ouvrage cherche à rappeler aux Algériens, et notamment à la jeunesse algérienne, un mot fort de son père, le président Mohamed Boudiaf : la rupture. Où va l'Algérie ? Cette question reste encore aujourd'hui une énigme. Dans son projet de société, Mohamed Boudiaf avait pensé à une Algérie où l'amazighité, l'arabité et l'islamité des Algériens ne doivent pas être exploitées pour les diviser afin de mieux régner sur eux, mais utilisées pour renforcer l'union dans la diversité. Malheureusement ceux qui ont confisqué l'indépendance de l'Algérie, ceux qui ont voulu que Abane Ramdane soit assassiné, que Ferhat Abbas soit emprisonné, que Aït Ahmed soit écarté, ont fini par plonger le pays aux atouts pourtant très prometteurs, dans la plus sombre incertitude.» Dans ce premier livre, Nacer Boudiaf revient avec des détails troublants sur l'assassinat de son père. Page 174, il écrit : «Le général Khaled Nezzar aurait conseillé à mon père de sortir à l'intérieur du pays parce que les rapports des services de sécurité font mention de l'ardent souhait des habitants des autres villes du pays de recevoir le président Boudiaf, un président qui, en quelques semaines, a su permettre au peuple de renouer avec l'espoir. La première sortie de mon père a été celle de Aïn Témouchent, le 2 juin 1992 (…) Mais la surprise a atteint le comble quand son épouse l'informa que des éléments du protocole de la présidence sont venus, le samedi 27 juin 1992, réclamer les effets personnels de mon père pour préparer le voyage de Annaba. En apprenant cette information, mon père déclare à Fatiha : ‘Le président est le dernier à le savoir !' Mon père exprima fortement son étonnement et a dû annuler les rendez-vous privés qu'il avait fixés pour la date fatidique du 29 juin 1992. Des rendez-vous qui auraient pu lui sauver la vie. Mais cette sortie sur Annaba avait pris la tournure d'un guet-apens avec le concours des éléments suivants : le parachutage de Boumaârafi et du GIS dans la garde rapprochée pour la première fois, répond à quel souci ? L'absence de coordination entre les services de sécurité participe-t-elle du complot ? Les défaillances à tous les niveaux de l'organisation de la tournée de M. Boudiaf sont-elles sciemment provoquées ? La passivité complice du reste du détachement du GIS répond-elle à des motivations précises ?» En annexe de ce livre, on retrouve des documents intéressants tels que le discours inachevé de Mohamed Boudiaf du 29 juin 1992, la lettre ouverte au général-major Khaled Nezzar adressée par Nacer Boudiaf, le 23 août 2001, intitulée «M. Khaled Nezzar, la théorie de l'acte isolé ne tient plus !», ainsi que le rapport de la commission d'enquête. Le représentant de cette maison d'édition qui a remis, mercredi, à la rédaction régionale d'El Watan, un exemplaire, nous a informés que deux ventes-dédicaces en présence de l'auteur sont prévues le 2 juillet à 14 h à la librairie du Tiers Monde à Alger ainsi que le 13 juillet à 14 h au Centre culturel de Béjaïa. Nacer Boudiaf est le deuxième enfant de Mohamed Boudiaf. Il est marié et père de trois enfants. «Comme beaucoup d'Algériens, il ne croit pas à cette théorie de l'acte isolé, d'où son abnégation à courir derrière la vérité concernant l'assassinat de son père. Boudiaf, l'Algérie avant tout ! intervient 19 ans après le lâche assassinat du président. Mais l'espoir que Mohamed Boudiaf avait suscité dans l'âme des Algériens est resté bien vivant. Ainsi Nacer produit-il ce livre aujourd'hui pour appeler la conscience de ceux qui savent et ne disent rien», écrit l'éditeur.