«L'Algérie avant tout !» de Nacer Boudiaf, Editions Apopsix, 240 pages, prix public, 800 DA Nacer Boudiaf est le deuxième enfant de Mohamed Boudiaf. Il est marié et père de trois enfants. En plus des traits physiques qu'il a hérités de son père, Nacer, de par son honnêteté, son franc-parler, son courage, rappelle celui qu'on nommait Si Tayeb El Watani. «Boudiaf, l'Algérie avant tout !», est le premier ouvrage écrit par Nacer Boudiaf, fortement illustré et documenté qui vient d'être édité, mettant en vedette l'histoire de Mohamed Boudiaf, présentée sous tous ses angles. Le livre s'appuie sur des textes et documents inédits, il offre une lecture originale d'un pan de l'histoire. Il vient de signer, à la librairie du Tiers-Monde, son livre, paru aux éditions Apopsix, en présence des intellectuels et des médias. Explications et exclusivité. Pourquoi ce livre ? Et apparemment vous avez choisi sciemment la phrase de votre père «l'Algérie avant tout » ? Mon père a toujours fait passer l'Algérie avant tout le monde, même aux dépens de sa famille. J'ai donc choisi sciemment ce titre. L'écriture de cet ouvrage constitue pour moi un devoir de mémoire et aussi ai-je envie d'éclairer l'opinion publique concernant l'affaire de Mohamed Boudiaf. Pourquoi avoir choisi une maison d'édition étrangère pour faire paraître votre ouvrage ? Honnêtement, j'ai d'abord proposé mon livre à une maison d'édition nationale. Cependant, ma proposition a été refusée. J'ai ensuite sollicité une maison d'édition française, activant sous le nom de Apopsix. Cet ouvrage est sorti le 29 juin 2011 en France, Belgique, Suisse, Canada et Algérie. C'est, en effet mon premier livre. Qu'attendez-vous de la publication de cet ouvrage ? Je tiens à faire partager la vérité. Les lecteurs comprendront l'évolution des événements et chacun est libre de faire son analyse et sa propre lecture des choses. Mon combat prend plus d'acharnement à chaque lettre que j'adresse aux anciens et nouveaux dirigeants du pays qui ont préféré gardé le silence. Si les anciens dirigeants n'ont rien à se reprocher qu'ils autorisent la révision du procès et que l'affaire soit reprise par la justice algérienne en toute transparence et en toute souveraineté. Le mystère de la disparition de votre père n'a jamais était élucidé. Ce livre apporte-t-il des éléments nouveaux dans ce sens ? Comme beaucoup d'Algériens, je ne crois pas à cette théorie de l'acte isolé, d'où mon abnégation à courir derrière la vérité concernant l'assassinat de mon père.». Pour moi, dix-neuf ans après le lâche assassinat de mon père, l'espoir qu'il avait suscité dans l'âme des Algériens est resté bien vivace. Cet opus se veut avant tout comme un message clair à ceux qui mettent leurs intérêts personnels avant ceux de l'Algérie et de son peuple. Cet écrit a t-il un message particulier à faire passer ? Devant le manque flagrant de documents et de données concernant notre histoire, il est plus qu'indispensable d'effectuer un travail de mémoire approfondie sur ce thème. Le seul objectif à travers cette action est de faire connaître l'histoire au large public. J'espère, à travers cette modeste contribution apporter un peu plus d'informations intéressantes sur ce thème d'histoire peu relaté. Pensez-vous si votre père avait été encore en vie, l'Algérie aurait aboutit à la voie que Boudiaf lui avait tracé ? Foncièrement. L'aboutissement de l'affaire Boudiaf constitue la sortie de crise en Algérie. Attendez-vous un large écho de votre livre, une audience nationale et internationale ? Bien évidemment. J'y tiens énormément. J'ai d'ailleurs tracé un programme. Je compte donner une vente-dédicace le 13 juillet à Bejaïa, le 17 juillet au siège de la fondation Matoub-Lounes à Tizi Ouzou. Je reviens au pays au mois de septembre pour entamer une tournée nationale. Je souhaite préciser, par ailleurs une chose très importante. Je n'ai aucun problème avec aucune institution algérienne. Aussi, ce n'est pas l'assassinat du Chef de l'Etat qui m'intéresse personnellement. Mon acharnement dans la recherche de la vérité est celui d'un enfant qui veut la vérité sur l'assassinat de son père. Une action légitime et naturelle. Quels sont vos projets à venir ? Je suis en train d'écrire un deuxième livre. Ce dernier s'inscrit dans le même esprit de continuité. Il paraîtra le 1er novembre. J'ambitionne de reprendre le flambeau de mon père. C'est-à-dire, je compte relancer le Rassemblement patriotique national (RPN) ; parti politique créé à l'époque par Mohamed Boudiaf. Cette démarche est sollicitée et appuyée par la jeunesse algérienne.