Innover d'autres mécanismes susceptibles d'endiguer le phénomène du chômage et créer de nouveaux postes d'emploi est l'un des défis majeurs à relever durant l'année 2006. Les pouvoirs publics sont sommés d'apporter les correctifs nécessaires à leur politique de l'emploi. Quelle stratégie doit-on adopter pour offrir des chances aux jeunes Algériens en mal d'embauche ? Quelles sont les mesures à prendre afin d'amortir les souffrances des jeunes, dont la principale préoccupation est de trouver un travail stable et durable ? La politique de multiplication de programmes destinés au soutien à la relance économique, favorisée par l'embellie financière de ces dernières années, a contribué, selon le gouvernement, à une baisse sensible du taux de chômage. Le Plan de soutien à la relance économique (PSRE), qui s'est achevé en 2004, a indiqué récemment le ministre des Finances, Mourad Medelci, a aidé à réduire sensiblement le taux de chômage. L'un des objectifs du programme quinquennal lancé au début de l'année 2005, doté d'une enveloppe budgétaire de plus de 55 milliards de dollars, est de créer deux millions de postes d'emploi d'ici à fin 2009. Toutefois, si le taux de chômage a connu une décrue de deux points en 2005 (15,3%) par rapport à 2004 (17,7), le nombre de demandeurs d'emploi reste toujours en hausse par rapport à celui des recruteurs. A la fin du mois de septembre dernier, l'Agence nationale de l'emploi et de la main-d'œuvre (ANEM) a enregistré 196 389 demandes de travail contre 43 087 offres. Ces demandes émanent seulement des jeunes qui se sont présentés à l'ANEM et qui se sont déclarés chômeurs à la recherche d'emplois. La réalité est beaucoup plus grave si l'on compte les chômeurs, tout âge confondus, qui ne se sont pas manifestés. Selon l'enquête réalisée au troisième semestre de l'année 2005 par l'Office national des statistiques (ONS), 1,5 million d'Algériens sont sans emploi, dont 75% sont des jeunes âgés entre 15 et 30 ans. Le nombre de chômeurs est appelé à augmenter compte tenu de la structure démographique de l'Algérie, dominée dans sa globalité par des jeunes. Ainsi, à chaque année, le pays comptera des dizaines de milliers de nouveaux candidats à l'emploi. Outre ces nouveaux candidats, le marché du travail sera, de l'avis des spécialistes, confronté à un autre problème, en l'occurrence la disparition de beaucoup d'emplois, d'autant plus que 400 000 postes créés en 2005 sont des emplois non permanents. Pour les années à venir, les autorités, ont précisé les économistes, doivent favoriser le développement d'un tissu des PME-PMI et des microentreprises, seul moyen capable de multiplier les chances de création d'emploi. Il faut, dit-on, injecter le gros des ressources financières du pays sous forme de crédits bancaires dans des projets permettant le lancement de petites et moyennes entreprises. La création de nouveaux mécanismes du genre Ansej et Anem serait une solution capable de résoudre l'équation : chômage, jeunes et emploi.