L'audition des autres éléments de l'ANP impliqués dans la bavure militaire survenue, le 23 juin dernier, à Azazga, 40 km à l'est de Tizi Ouzou, suite à un attentat à l'explosif et qui a coûté la vie à un citoyen, a eu lieu, hier, au tribunal de la 2e Région militaire de Blida. Dix militaires mis en cause dans cette affaire ont été entendus par le juge d'instruction de la même institution judiciaire, selon une source proche de la famille de la victime Dial Mustapha, qui ajoute également que la femme, le frère, le père et la mère du défunt ont été également convoqués par le tribunal militaire de Blida. «Les membres de la famille Dial et les propriétaires des deux villas saccagées par des militaires ont été entendus comme partie civile», nous a précisé un élu à l'APC de Souamaâ, commune natale de Mustapha Dial. Notons aussi que le sexagénaire, qui a été blessé lors du drame, est également convoqué par la même instance judiciaire pour apporter son témoignage, tout comme plusieurs autres citoyens de la localité qui étaient dans les environs du lieu où se sont produits les dépassements des éléments de l'ANP. Six autres militaires avaient été entendus par le juge le 27 juin dernier. Le président de la Coordination des villages de la commune d'Azazga nous dira à ce sujet : «On attend le procès, puis on va demander l'avis des parents des victimes. Et c'est à partir de là qu'on va agir. Pour l'instant, on se réfère aux déclarations du wali qui s'est engagé à œuvrer dans le but d'identifier et de juger les coupables dans les dépassements des militaires qui ont eu lieu dans notre région. C'est à la suite de toutes les investigations que la coordination prendra certaines démarches à la hauteur de l'événement. On est à l'écoute des engagements pris par les autorités», nous a-t-il précisé. Le lendemain du drame, le wali avait, tout en condamnant les faits, promis aux citoyens de la région que les auteurs de cette bavure seront jugés. «Il y a eu mort d'homme, saccage, vol, dégradation de biens privés. Personne ne peut admettre ces agissements et les plus hautes autorités militaires s'engagent à traduire devant les juridictions compétentes les éléments impliqués dans ces dépassements ainsi que leurs responsables», avait-il déclaré pour rassurer la population d'Azazga qui avait entrepris des actions de protestation pour exiger la vérité sur les circonstances des incidents qui ont coûté la vie à Dial Mustapha, cet ouvrier journalier, père de 4 enfants, originaire de la commune de Souamaâ. Une grève générale avait paralysé, trois jours durant, la ville et une marche populaire avait drainé, le 26 juin, des milliers de personnes qui ont battu le pavé à travers les principales artères de la ville, à l'appel de la Coordination des villages et des élus d'Azazga. «Il y a quatre membres de notre famille, mon frère, ma mère, mon père et ma belle-sœur qui se sont déplacés à Blida pour les besoins de l'instruction dans l'affaire du décès de Mustapha. Mais, pour le moment, on ne sait pas encore ce qui ressortira de leur audition par la justice. Ils sont actuellement encore à Blida», nous a expliqué, hier après-midi, le frère cadet du défunt.