Prise en charge des propositions de la classe politique et possibilité d'aller vers un référendum pour réaliser «les réformes politiques» engagées. Le président Abdelaziz Bouteflika vient de faire, en tout cas, une promesse dans ce sens. S'exprimant pour la première fois, depuis le lancement de ce processus, il assure que la prochaine révision constitutionnelle prendra en considération les suggestions et les avis des partis, des personnalités et des représentants de la société civile ayant été reçus par la commission de Abdelakader Bensalah. «Les contributions et vues recueillies seront prises en considération dans l'élaboration de tous les projets de textes, y compris celui relatif à la révision de la Constitution, en ayant à l'esprit les principes, les constantes et les intérêts de la nation», a affirmé Abdelaziz Bouteflika à l'issue de la réunion du Conseil des ministres, tenue hier à Alger. Selon lui, «la large consultation», menée, du 21 mai au 21 juin, par l'instance présidée par Abdelkader Bensalah, «a permis de connaître l'avis de la classe politique nationale». Alors que lesdites consultations ont été clôturées depuis 20 jours, faute d'invités, le chef de l'Etat semble attendre encore d'autres convives. «Cette démarche demeure ouverte à toute partie qui voudrait encore y apporter sa contribution», précise le communiqué du Conseil des ministres. Cela explique, peut-être, le retard mis par l'instance de consultations sur les «réformes politiques» dans l'élaboration de son rapport final, devant être présenté à la Présidence. En plus des consultations et la prise en charge des propositions des uns et des autres, le président Abdelaziz Bouteflika a introduit une nouvelle étape dans sa démarche visant à effectuer des réformes : le référendum populaire. Il est donc clair que le dernier mot dans la révision constitutionnelle reviendra au peuple. La démarche choisie pour la réforme ne changera pas «En ultime étape, le peuple souverain aura à se prononcer sur la consolidation de l'Etat de droit et de la démocratie dont il est la source et en a été l'artisan depuis la libération du pays au fil des différentes étapes de notre histoire contemporaine», a affirmé encore M. Bouteflika. Selon le même communiqué, le président Bouteflika réitère également sa détermination à faire aboutir, à travers les réformes législatives et la prochaine révision constitutionnelle, une consolidation réelle de l'Etat de droit. Toutefois, le président Bouteflika ne veut pas, semble-t-il, chambouler sa démarche en révisant la conception des réformes. En effet, en dépit d'une forte demande de changement de la méthode adoptée à cet effet émanant des partis et des personnalités, dont certaines sont proches de la Présidence, Abdelaziz Bouteflika semble avoir fixé définitivement ses objectifs. Il n'y aura plus de dissolution du Parlement, comme il n'y aura pas aussi de possibilité d'aller vers une Assemblée constituante. Hormis le projet de la révision de la Constitution, tous les textes législatifs devant faire l'objet d'amendement passeront par le Parlement actuel à l'ouverture de sa session d'automne. Il s'agit du code de wilaya, de la loi électorale, de la loi sur les partis, de la loi sur les associations et du code de l'information. Ainsi tous les textes régissant la vie politique nationale seront adoptés par une Assemblée peu représentative, de l'avis même des partis qui y siègent actuellement.