L'année 2005 a été incontestablement celle qui a marqué le secteur banquier, secoué par une série de scandales financiers. Après la banqueroute de Khalifa Bank, la Banque commerciale et industrielle algérienne (BCIA) et de l'Union Bank, le secteur financier s'est retrouvé, lui aussi, au centre des grandes affaires liées à des détournements et à des malversations. Les inspections de la Banque d'Algérie, et de l'IGF ont abouti à la mise en action de la justice, et à ce jour ces affaires sont au stade de l'instruction. Le plus grand scandale qui fait tache d'huile a été, sans conteste, celui qui a mis au- devant de la scène médiatique, la Banque nationale d'Algéri d'opérations de mouvements de fonds vers des comptes non alimentés ont été constatées notamment dans les agences de Bouzaréah, Koléa et de Cherchell. Au moins six hauts cadres de la BNA ont été ainsi inculpés et mis sous contrôle judiciaire, parmi lesquels l'ancien PDG, le directeur régional de la BNA et les directeurs des agences sus-citées. Et alors que l'opinion publique suivait de près cette affaire, un autre séisme secoue brutalement la Banque algérienne de développement agricole (BADR), où des malversations font perdre à l'institution un montant de plus de 12 milliards de dinars. Les procédés utilisés pour détourner ces fonds restent toujours les mêmes et la complicité est dans la majorité des cas incontournable. La même institution a été également éclaboussée par une autre enquête sur les conditions « douteuses » qui entourent certains prêts accordés à des industriels, avec des garanties qui ne couvrent pas les montants prêtés. La Banque extérieure d'Algérie est elle aussi dans la même situation, puisque une grande affaire relative à une opération de financement d'importation d'un montant de 12 000 milliards de centimes est actuellement toujours pendante au niveau du tribunal de Constantine. Cette situation, presque chaotique, a poussé l'ancien ministre Abdelatif Benachenhou à déclarer que le secteur financier tel qu'il fonctionne représente un danger pour la sécurité de l'Etat.